Un bon souvenir tiré de mon album Technologie Salvatrice!
Les BD figurent parmi les bons souvenirs de mes études à l’École Polytechnique. Ce gag avec la pomme est un de mes favoris. Pomme reprise pour la couverture de Technologie Salvatrice 2 (1996, Zone Convective). Ce n’est presque plus de la SF tant les biotechnologies évoluent vite! Qui aurait cru en 1996 qu’on serait capable d’imprimer de la nourriture avec des imprimantes 3D?
Je portais ce sarreau pendant l’Halloween, au grand plaisir des enfants. Mais la Savante folle (Moua-hahahaha!) distribuait plus de chocolat que de fruits!
Je garde un bon souvenir de Grand-Maman Laframboise, qui faisait de si bon gâteaux des anges… Elle était un ange, d’ailleurs. Alors, que je vois une belle boîte de carton avec des mini gâteaux éponge dedans, j’achète!
Hélas, j’ai eu une mauvaise surprise en coulant recycler les contenants de ces délicieux petits gâteaux! Dans ma ville, on accepte les cartons souillés au compostage et le papier carton propre au recyclage. Mais… pas les matériaux composites!
Pour en savoir plus sur ce qui est recyclable ou compostable:
Politique de gestion/recyclage des déchets de la Région de Peel
L’aluminium est un métal précieux, léger, malléable, facile à recycler. Une merveille, donc, mais les réserves de minerai, elles, vont s’épuiser… Notre économie a donc intérêt à encourager les usines de recyclage de métaux!
J’ai voté en avance. Pourquoi? Lire la raison plus bas.
Ce gag des tables de dédicace date un peu mais reste d’une cruciale actualité!
J’ai répondu récemment à un éditorialiste du Devoir, Jean-François Lisée (dont j’apprécie normalement l’esprit vif) qui conspuait cette fois les gens qui ont voté en avance! Sous cette image d’un vote, le vôtre j’espère, voici mon coup de tête.
Monsieur, votre jugement péremptoire sur les gens qui votent en avance me semble sorti d’une boîte de Cracker Jacks. Vous évoquez leur paresse, leur indifférence face aux enjeux.
Indifférence? Au contraire!
Je suis la politique assidûment depuis 1976 et, bien plus que mettre un bulletin dans une boite aux 3 ou 4 ans, je m’implique au niveau local et municipal. Résident en Ontario depuis 2003, je me suis en effet prévalue de l’option de voter très en avance, dans un bureau situé à 4 km de mon domicile, et pas pour les raisons de commodité ou d’indifférence que vous avez évoqué.
Ce déplacement en bicyclette dans le froid venteux m’a beaucop coûté en énergie et en temps.
Le jour du vote, je vais me déplacer hors de mon voisinage pour assister à une session publique au centre-ville. Le sujet? Un nouveau développement de 9 immeubles à condos de 40 étages dans mon quartier, session publique que le promoteur a récemment et judicieusement fait déplacer du début de mai au… 28 avril !
Tiens, tiens.
J’ai l’impression qu’il n’y aura pas beaucoup de citoyens pour poser des questions sur le projet. Construire des logements pour contrer la pénurie: oui! Mais ériger des tours à condos hors de prix qui vont rester vides (parce qu’achetés par des spéculateurs), ça demande réflexion.
Voilà pourquoi, ayant depuis longtemps fait mes devoirs en ce qui concerne les partis fédéraux, j’ai voté en avance.
Au fait, quid des quatre jours de vote par anticipation, dites-vous? Ces quatre jours du 18 au 21 avril tombaient… sur le congé de Pâques, occasion de visite à nos familles loin de mon foyer !
Rester dans son cocon, c’est prendre position
On ne peut plus rester « neutre » dans son cocon face aux luttes pour conserver une planète habitable, une société où il fait bon vivre pour tout le monde.
Se proclamer « au-dessus de la mêlée », c’est prendre le parti de rester mêlé-e dans sa tête et ses actions.
C’est aussi, accessoirement, accepter la main-mise des spéculateurs et des oligarques sur notre démocratie. J’ai lu et écrit suffisamment de dystopies comme autrice de SF pour avoir une bonne idée du prix à payer quand on se retire de la « mêlée ».
Donc, encore une fois, allez voter, même en conspuant notre système uninominal à un tour. La représentation proportionelle compensée offriraitune meilleure fidélité aux voeux de la population.
Plus que de glisser un bulletin dans une urne, choisissez un champ de préférences pour vous impliquer. Même un tout petit service, une présence à une assemblée, un mot gentil, planter des fleurs, modifier vos habitudes, réduire les médias sociaux toxiques, fera avancer la cause du bien commun.
Et un dernier gag pour la route?
Un autre gag sur le vote qui date de 2011, du temps de Harper (d’où la dernière réplique).
Infos utiles
Pour trouver votre lieu de vote, voir le site d’Élections Canada
Le Congrès Boréal qui se tenait au Cégep Bois de Boulogne, rassemble les amateurs et auteurs de SF francophones. Depuis dix ans, les Prix Aurora-Boréal y sont décernés (séparés des prix anglophones Aurora.) Avant le Congrès, des votes de mise en nomination pour les Prix Boréal sont comptabilisés des œuvres publiées/diffusées en 2023, et le vote final a eu lieu en fin de semaine. Dinaliste dans deux catégories, je n’avais pas beaucoup d’attentes mais… Surprise!
Ma BD Ruego et le blogue de la Savante folle (ici!) ont été récompensés.
Un grand merci à mes hordes de fans fantastiques qui m’ont décerné le prix Aurora-Boréal 2024 de la meilleure BD, avec Ruego (2023, Echofictions).
Ruego provient d’une nouvelle de Jean-Louis Trude, paru dans Solaris en 1999 (sous le titre Passions étouffées sous la pierre cendreuse), et adaptée par moi-même, avec un peu d’aide graphique de Salvador Dallaire, en 2003 dans le fanzine Zine-Zag 14 et 15; en 2007 en anglais pour un lancement à Windsor; en 2014, une édition limitée en français. Enfin, en 2023, une édition enrichie par une section de croquis et un historique, est publiée par Échofictions.
Mon blogue de la Savante folle est arrivé ex-aequo avec une formidable collègue, Mariane Cayer et son blogue Les lectures de Prospéryne! Le blogue de Prospéryne existe depuis longtemps, et ce n’est pas rien de recenser régulièrement les romans de genre! On a besoin de ces personnes qui prennent le temps de lire et de commenter, car le nombre étourdissant de publications, face à notre temps libre et aux prix des livres, nous empêchent de tout lire.
D’ailleurs, il y avait, seulement en SFF francophone, une pléthore de romans éligibles (dont Rose du désert, David 2023) aux Prix Aurora-Boréal. Je me souviens du temps où on pouvait lire tout ce qui se publiait au Québec en un an. *
Ce fut un moment particulièrement émouvant, car c’est la première fois que je remporte un prix Boréal. En plus du témoignage d’appréciation par mes pair-es, j’y ai gagné de superbes plaques artistiques préparées avec amour par notre grande dame de la SF, Élisabeth Vonarburg. C’est un service que l’écrivaine de Saguenay nous rend chaque année (et non, ce n’est pas de l’IA mais des productions d’artistes 3D).
Mes plaques de prix Boréal, aimablement préparées par Élisabeth Vonarburg. L’insecte est particulièrement impressionnant.
* Avec quelques best-sellers en prime. Le cheval d’orgueil, chronique paysanne très dure de Pierre-Jakez Hélias publiée en France en 1975, avait trôné au sommet du palmarès de La Presse pendant deux ans! Avant Le cheval d’Orgueil, il y avait eu d’autres succès, dont Papillon de Henri Charrières, et Le Parrain de Mario Puzo, les deux sortis en 1969.
Le salon du livre de Toronto se tenait pour une troisième année d’affilée à l’Université de l’Ontario Français, et cette fois les maisons d’édition étaient bien regroupées dans une pièce accessible au public, séparé de l’espace central par une vitre semi-transparente. L’étape la plus difficile pour une auteure exposante est de charrier tous ses livres la veille, à partir de sa fière petite hybride. Heureusement, j’ai un fan à l’UOF qui a aidé à ouvrir des portes (au sens propre du mot, celles du quai de déchargement!)
Le 29 février, j’ai donné deux animations pour les écoles secondaires, sur la SF c’est du chocolat! Le 29 février ne revient pas souvent une date à savourer comme du chocolat, aussi…
Une table généreuse
Le vendredi 1er mars, le Salon du livre de Toronto ouvrait ses portes au public. Ma table était prête! Elle portait autant de mes livres orphelins (car j’ai perdu deux merveilleux éditeurs, Vents d’ouest et Vermillon), que mes livres, BD et recueils d’Échofictions. Mon petit dernier, le jardin du général, s’y trouvait aussi.
Ça valait la peine d’avoir une table, car j’ai rencontré des amateurs et des classes qui ont bien aimé ma comparaison de la SF avec le chocolat !
Le samedi et dimanche, on n’a pas manqué de public, mais je me suis faite plus de nouveaux ami-es que de ventes. Le dimanche, même avec le bon mari qui gardait ma table, il y a eu nettement moins d’acheteurs. Ce sont les aléas du hasard et du public, car j’avais aussi des activités d’animation.
Le but de ma présence dans un salon, c’est avant tout d’offrir des livres en français, et accessibles pour un public qui peine à en trouver en Ontario. Néanmoins 15 ou16 nouvelles personnes se sont inscrites pour recevoir mes lettres mensuelles d’information (pour s’inscrire, aller ici.)
Les rencontres
Les belles rencontres font la joie des salons, bien plus que les ventes. Une élève est venue me voir pour me dire qu’elle avait aimé Maîtresse des vents, acheté l’an dernier au Salon. Ça fait tellement plaisir!
En plus de mes nouveaux lecteurs, j’ai eu la chance de croiser le sympathique animateur de radio Nicolas Haddad (Y a pas deux matins pareils, de Ici Radio-Canada) qui parlait à mon mari. J’écoute beaucoup la radio le matin, et c’est toujours fascinant de lier une voix à une personne physique!
La présidente d’honneur de cette 31e édition du Salon du livre de Toronto, Dyane Adam, (présidente fondatrice et gouverneure-émérite du Conseil de gouvernance de l’Université de l’Ontario français) était aussi une sympathique pince-sans-rire, et pas ennuyeuse pour un sou. Ça prend des personnes de cette trempe pour garder notre culture francophone en vie.
Je croise régulièrement aussi le directeur du Salon de Rimouski, Robin Doucet, un salon que j’ai adoré et où je souhaite revenir.
Le soir, le salon offrait des événement-buffets, et j’ai tenu compagnie à Elisabeth, la grand-mère d’Anastasia Baczynskyj, une courageuse qui conserve précieusement des livres jeunesse ukrainiens sauvés de la poubelle. Ceux-ci étaient exposés sur place. Car depuis l’invasion par la Russie, les enfants ukrainiens se voient refuser leur culture et leurs histoires au profit de celles de l’envahisseur.
Mes autres activités
Les activités ont été originale, dont une table ronde sur la bière et littérature animée par le biérologue Mario d’Eer. C’est fascinant de rappeler qu’avant le traitement des eaux potables dont nous bénéficions, les gens n’avaient souvent pas le choix de boire de la bière (à faible taux d’alcool, parfois 1-2%) parce que l’eau n’était pas salubre.
La bière artisanale associée à mes livres de SF était le « Truth Serum » à 6.8%, qui ne laisse aucun arrière-goût. La plus forte bière accompagnait une oeuvre de mon confrère Daniel Marchildon, une à 8,1%. Heureusement que je ne conduisais pas!
On a eu des slams par Mael Pelletier qui parle très vite, sivitequecenestpasfacilededétacherlesmots, ah-lala! Un athlète de la langue parlée! Et j’ai croisé Jimmy, son père, aussi grand et long que son slammeur de fils! j’espère les recroiser au prochain salon de Rimouski.
Mon trésor le plus précieux
Et la plus belle rencontre, c’est une fan qui avait acheté, en 2005, les trois premiers tomes de la série Les voyages du Jules-Verne à Hearst! Et qui a été tellement contente de trouver le dernier tome, qui n’était pas sorti alors.
Pour rappel, les voici : 900 pages d’action et d’aventures, disponibles en version papier auprès de l’auteure! Car hélas la maison d’édition a laissé tomber la collection. C’est donc ma maison Échofictions qui distribue mes livres.
Un autre trésor, ce sont les jeunes bénévoles, et les gentils-organisateurs du Salon.
Un merci à son directeurs Valéry Vlad, son directeur de logistique Jacque Charrette, sans qui rien n’arriverait, et Paul Savoie qui relâche les rênes de la présidence mais va continuer à aider pour les finances. Un hommage à Paul s’est tenu le samedi soir, et il a pu démontrer son talent au piano.
À peine fini ce salon que je me prépare pour celui de Niagara dans une semaine, puis ceux de Québec et de Sudbury…
Lancés sur les traces de mystérieux attaquants, un détachement de trois armées alliées débarque sur un monde désertique, Ruego. Là, les extra-terrestres ont laissé une ville dévastée où survivent des naufragés depuis des siècles…
La genèse de Ruego
Auteur prolifique, Jean-Louis Trudel a développé au cours des années un riche univers de SF, qui a généré des dizaines de romans et de nouvelles. Son blogue, Culture des Futurs, aborde avec rigueur des problèmes liés à la science et la société (culturedesfuturs.blogspot.com) La première incarnation de Ruego s’intitulait Passion étouffées sous la pierre cendreuse, nouvelle de SF publié dans la revue Solaris 130 en 1999.
L’adaptation en BD
Il y avait une grande richesse dans cette nouvelle de Jean-Louis Trudel. Sous les allures de space-opéra militaire, Ruego pose les questions sur la colonisation et les rapports humains, la communications décalée, l’incompréhension… aux conséquences explosives.
Avec la permission de l’auteur et l’aide précieuse de Salvator Dallaire pour la mise en page, j’ai adapté la nouvelle en une BD de 18 pages. Le court space-opéra fut publié dans le fanzine Zine Zag 14 et 15, en 2003-2004.
Plus tard, j’ai redécoupé pour faire une version de 24 pages, avec une reliure brochée. Ces exemplaires étant écoulés lors de festivals BD. Cela a pris quelques années avant de faire un nouveau montage, en tons de gris et de faire imprimer chez Rapido-Livres à Montréal. Le space-opéra Ruego est donc la toute dernière parution de la collection Sunday Artist Studio de Échofictions.
Comme le montre l’extrait ci-dessus, c’est une histoire plus mature, en tons de gris. Une section sur l’histoire de cette adaptation et des croquis complètent la BD.
Le lancement a eu lieu lors du dernier FBDM sur la rue St-Denis, et les copies papier se sont envolées! Des versions électroniques seront mises en ligne bientôt.
Ruego, Echofictions, 46 pages N&B ISBN 978-1-990824-12-8 reliure allemande
On a dans nos tête cette image d’un être solitaire qui gribouille sur des centaines de feuilles, dont plusieurs remplissent des paniers, avant d’envoyer une enveloppe à des maisons d’édition qui vont (ou non) les publier et les distribuer en librairie…
Les temps ont changé, les feuilles blanches ont muté en écrans tout aussi blancs, et les sirènes des médias sociaux amènent plusieurs d’entre nous à quitter leur solitude pour claironner leurs réalisations. Le proverbe qui disait que « la qualité parle d’elle-même » n’avait pas été pensé pour une ère où on voit 10 millions d’ouvrages en vente sur une seule plateforme. La qualité est là, mais enterrée sous des millions de mots-clefs semblables (et souvent mensongers, en passant).
Hélas, les algorithmes des médias sociaux forcent plusieurs écrivain-es autoédités à acheter de la publicité, juste pour que leurs contacts puissent les voir. Ce n’est pas un chemin que j’ai choisi pour une carrière à long terme.
Pour la découvrabilité !
Beaucoup d’écrivains indépendants recourent aux campagnes de financement à la source (crowdfunding) pour faire découvrir leur créations, et ce, bien avant le succès foudroyant d’un écrivain de fantasy (Brandon Sanderson, qui avait bâti depuis longtemps sa base de fans). Un aspect très pratique est que notre œuvre gagne de nouveaux adeptes, dans la catégorie publication/fiction. J’ai moi-même soutenu plusieurs campagnes, sur Ulule, Go Fund Me, IndieGogo, et Kickstarter bien sûr.
J’ai ainsi découvert de formidables auteurs et autrices dont je suis désormais la carrière, grâce à leurs campagnes.
Et maintenant c’est à mon tour !
Description du projet
Maîtresse des vents, présente un univers riche peuplé de personnages attachants. Suivez la jeune Adalou qui doit surmonter l’opposition de sa famille et de rivales adeptes de cerf-volant, mais aussi ses limites biologiques, pour conquérir sa place au soleil.
Cette bande dessinée vous déracinera du quotidien pour vous emporter dans une civilisation si originale que vous en dévorerez toutes les pages avant de l’offrir ! Les amateurs de SF vont savourer ce récit se déroulant dans une civilisation avancée de super-jardiniers!
Pour en savoir plus sur le roman graphique, voici des infos sur la version anglaise de Maîtresse des vent!
Age: tous âges Pages: 92 en tons de gris
Rendez-vous avec ma première campagne de financement!
Une aventure hivernale de Michèle l’écrivaine enthousiaste
Ce jeudi 12 janvier, MICHÈLE apprenait avec stupeur l’existence d’un prix de BD
a) dont elle ignorait tout,
b) auquel, joie, elle est é-li-gi-ble.
c) car il faut dire que ça faisait environ 12 ans qu’elle n’a pas sorti d’album de BD
Or, tiens, justement elle vient de sortir la version anglaise de Maîtresse des vents. Donc, le temps de réunir toutes les affaires, de refaire son CV de dessinatrice, de relire les catégories… et faire ses autres jobs, on est rendu jeudi soir. Et là, le site de formulaire se révolte : notre auteure tente en vain de loader ses fichiers PDF, sa bio ne passe pas!!
Re-fait l’opération, re-tente le formulaire, en plus avec le lien pour payer, aye-aye-aye!
Heureusement, elle contacte le gentil organisateur qui conseille de fermer et rouvrir le site. MICHÈLE applique le conseil, toujours rien, et un rien de panique commence à frémir au fond de son estomac. Enfin, elle décide de laisser faire Chrome et se se pitcher dans Edge (électroniquement parlant bien sûr).
Et là, enfin, enfin! Le formulaire charge, et notre autrice reçoit par courriel sa confirmation.
Ne reste qu’à envoyer les exemplaires physiques de la BD. Or, pour trois livres dans deux catégories, ça fait 6 livres, et c’est beaucoup pour sa petite maison d’édition. Heureusement, les organisateurs ont fait une fleur aux petits éditeurs en leur permettant un livre par catégorie, du moment qu’ils ont un fichier PDF à fournir. Et MICHÈLE, justement, en a un, sauf qu’un PDF de bande dessinée, c’est lourd en si-vous-plaît!
73 joyeux megs plus tard, MICHÈLE a emballé deux livres et pesé son paquet. Son Kanuk de 1985 su’le dos et sa tuque 99 sur la tête, elle part vers le bureau de poste, empruntant le véhicule aventureux (et parfois invisible dans un stationnement).
Une belle neige tombe et l’asphatte est une patinoire, mais rien n’arrête notre écrivaine au volant de sa Ford C Max hybride! Deux kilomètres plus loin, elle se stationne devant la Pharmacie qui abrite le bureau de poste.
Résistant à toutes les tentations chocolatées qui s’entassent sur les étagères de métal blanc à l’approche de la St-Valentin (laquelle sera dans un petit mois), MICHÈLE, paquet sous le bras, fonce au fond de la grosse pharmacie.
Cette BD est un hommage à mon père, Jacques Laframboise, qui nous a malheureusement quitté le 8 novembre 2014, au petit matin. Papa m’a toujours encouragée dans ce que je faisais, et a soutenu mes sœurs dans leurs projets. Hélas, il ne verra pas le résultat de ses bienveillants efforts.
Cette 103e page des Grandeurs et misères de la table de dédicaces lui est dédiée, avec gratitude.
Œuvrer au fond d’un trou
C’est un secret mal gardé dans le monde des artistes et des écrivains que certains récoltent la gloire dès leur première oeuvre et accèdent au statut d’incontournable, tandis que d’autres, ben… Je me souviens encore de la foule de journalistes qui s’est retirée quand mon tour était venu de parler en public, juste après une adolescente de 14 ans qui avait commis son premier roman. Oui, j’avais éprouvé une sensation de vide en dedans.
Je ne souhaite à personne de travailler sans reconnaissance. Comme m’avait dit un jour Jim Corcoran: « je suis dans le relève depuis 30 ans ». J’envie toujours les auteurs comme Michel Rabagliati qui a eu une audience large et immédiate du premier coup. Incontournable. Pianissimo, mon meilleur album de BD à l’époque, était passé dans le beurre.
Je travaille au fond d’un trou médiatique depuis plus de trente ans.* Auteure invisible et contournée. Pas d’invitation à participer à des collectifs de BD. Refus multiples. Pas d’articles dans la presse, même quand je suis finaliste au prix du GG et au prix Trillium (j’ai eu une entrevue comme finaliste, mais seule celle du récipiendaire a été publiée). Il faut dire que la science fiction était encore mal acceptée voici dix ans. Aujourd’hui la SF est mieux acceptée, mais ce sont les nouveaux auteurs qui en bénéficient.
Pour une grande partie de ces années, j’avais le soutien indéfectible de mes parents. Mon père savait trouver les bons mots pour m’aider à redevenir sereine, et à persévérer.
Une ou deux rares fois, un événement me ramenait au niveau du sol, puis je replonge. Ce n’est pas la gloire qui me manque, mais la joie de pouvoir partager mes histoires avec un grand nombre de personnes.
Le désavantage de l’artiste qui vieillit…
Puis, j’ai perdu mon père et grand fan. J’avais un peu honte de n’avoir pas fait de brillante carrière en ingénierie comme lui, mais finalement, je me suis rendue compte qu’il m’a toujours considérée comme égale en science.
Là, ça s’est dépeuplé autour de moi, et ma bonne maman, qui m’a aussi encouragée, lit moins qu’avant à cause du grand âge. Il reste mes sœurs et les plus jeunes dans la famille élargie, et mon mari et fan numéro un. Mes grands-parents? Je les ai eus très longtemps, une grande chance, mais eux aussi se sont envolés, et ne verront pas le fruit de leurs encouragements.
Presque tous mes profs du secondaire ne sont plus parmi nous. J’ai perdu un grand ami, prof de géographie et fan, l’an dernier, à 94 ans.
Ça vous dit l’âge de mon corps, ce que certains collègues me rappellent, soit par des commentaires sur mon apparence, soit par omission, comme dans cette circonstance. Ça vous dit que mon indice de « décolleté » baisse avec le temps. Je sais qu’aucun éditeur européen ne m’engagerait à mon âge pour dessiner une série à succès. Et même si j’étais cute, je m’en méfierais, avec toutes les occurrences de harcèlement des auteures de BD.
Mais qui récolte un brin de sérénité
Depuis que j’ai lancé ma propre maison d’édition, je ne suis plus à la remorque d’éditeurs de BD. Développer et contrôler toutes les étapes d’un projet me libère, même si mes livres surnagent dans un mer de publications.
Mais désormais, je suis contente pour les collègues qui obtiennent leur portion de couverture médiatique et récoltent la gloire dans la vingtaine, la trentaine… parce que ceux et celles qui ont toujours cru en leurs capacités, les professeurs, les parents et grands-parents, sont encore là pour partager leur fierté!
Ce beau moment où tu vois ton nom sur la page couverture du Asimov’s…
Je nage encore dans cet émerveillement de la première fois. C’est mon 3e texte publié dans Asimov’s, et le premier dans Analog tous deux dans leur numéro de Juillet-Août. Comme ma fête est à la mi-juillet… j’apprécie de merveilleux cadeau! Les deux sont des revues que je visais depuis des années, et qui recevaient des milliers de textes par an!
Ce nom au bas de la couverture du Asimov’s marque une étape excitante dans ma carrière d’écrivaine de SF, qui suit un loooong parcours de soumissions, d’écriture, de réécriture, de découragement, de nuits blanches… Mon papa serait très fier aujourd’hui, lui qui aimait bien les nouvelles d’Isaac Asimov.
Les histoires courtes sont donc :
Rare Earth Pineapple dans Analog
Screaming Fire dans Asimov’s.
En vente maintenant, courez vous le procurer dans les kiosques à journaux et les boutiques de presse qui offrent un grand choix de magazines. (En pharmacie, y’ a pas de revues de SF…)
Ne pas se reposer sur ses lauriers!
C’est une étape, mais pas une fin. Je continue dans des beaux projets sans attendre après quelqu’un d’autre. Il en va ainsi, mon tout dernier livre, désormais en ligne, Maîtresse des vents. Le projet a subi quelques refus, car mon style graphique et mon genre d’histoire cadrait mal avec leur direction éditoriale. Je pourrais cogner aux portes un autre quatre ans, mais cela me fait perdre trop de temps. Quand j’ai entrepris l’an dernier mon défi de publier un livre par mois pour ma compagnie Échofictions, je me suis dit que ça vaudrait la peine de enfin, mettre au monde une nouvelle BD.
Le livre imprimé est en route, avec une belle allure. Il compte 92 pages, soit la BD commencée en 2011* plus des pages supplémentaires et des croquis. Ce fut un plaisir à dessiner!
* Oui, ça a pris presque ‘Autant de temps que Pianissimo!
On n’arrête jamais d’apprendre
Comme je disais plus haut, j’ai déployé beaucoup d’efforts pour me rendre à cette partie du chemin. Et j’ai bénéficié de l’aide et de l’appui moral d’auteurices plus avancés que moi. J’ai la chance de croiser des écrivain-es en Salon, et quand je vais suivre des ateliers. Même les très bons écrivains que je connais, ceux-celles qu’on croit « arrivés » et qui vivent de leur passion, sont tout le temps en train de se lancer des défis, de chercher à s’améliorer.
Souvenir de l’écriture de mon premier roman
Et la meilleure façon d’apprendre, pour moi, c’est de lire, lire beaucoup, et de goûter à plein d’auteurs différents pour découvrir leurs voix. Ce qui parfois, aboutit à des peines, comme cette fois-là avec A. C. Crispin, et de beaux moments, comme quand j’ai découvert Martha Wells (dès la première nouvelle, j’ai été accrochée) et Carl Hiaasen (pas de la SF, mais c’est tellement dans mes cordes écologiques!) Je sais que, hélas, je ne pourrai jamais lire tous les livres des auteurices dans mon genre littéraire favori, mais j’attaque avec appétit ma pile à lire !
Un Iris versicolor dans un jardin de Montréal
J’en profite pour souhaiter une bonne St-Jean à tout le monde!
La BD a été mon premier amour avant que je décide de raconter avec des mots des histoires trop longues à dessiner. Mais c’est un besoin de l’âme qui revient me frapper comme un boomerang alors que les années roulent sans s’arrêter.
Je peux annoncer fièrement la naissance de mon nouvel album de BD : Maîtresse des vents, une BD de 92 pages chez Échofictions, qui explore mon univers de science fiction. La couverture a été mise en couleurs par mon talentueux collègue Frank Fournier. Je suis reconnaissante à mon confrère et coloriste Frank Fournier, qui a aussi conçu la police de caractères utilisée dans ces pages. (L’image ci-dessus est un mock-up car j’attends mes exemplaires papier.)
J’émerge d’un fouillis d’activités et d’événements (dont le FBDM à Montréal où j’ai rencontré des collègues épatant-e-s,) et la complexité de monter un album de BD complet dans Vellum.
Maîtresse des vents provient de mon amour pour les cerfs-volants, un sport que je pratique moins souvent maintenant, et de ma série de science fiction commencée avec La quête de Chaaas, qui suit un adolescent impulsif dans une civilisation de super-jardiniers.
Couverture des Vents de Tammerlan, (Médiaspaul, 2008) la série la Quête de Chaaas
Dans le deuxième roman, Les vents de Tammerlan qui se déroule sur une planète-océan, on fait connaissance avec une Adalou adulte, une guide de cerf-volant qui possède une grande maîtrise de son art, et enseignait à des élèves. J’ai voulu explorer sa jeunesse dans cette bande dessinée, laquelle me permettait aussi d’explorer le monde que je mettrais en vedette dans le cinquième livre de la série, qui se déroule sur la planète natale d’Adalou.
Ça faisait longtemps, très longtemps que j’ai publié un album de BD. Le plaisir de dessiner a été tel que j’ai ajouté des croquis et des pages fraîches pour enrichir l’histoire.
Pour vous mettre en appétit, voici une page finie.
La page, terminée et mise en tons de gris!
Pour vous procurer l’album, en version électronique ou papier, allez voir la liste des plateformes.
Détails pratiques:
Dimensions: 5.25 x 8 po (un petit format!)
Couverture couleur, pages intérieures en tons de gris