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Rimouski, le fleuve

Le fleuve vu depuis la promenade. On voit un bout de l'ile de Saint-Barnabé à droite, l'ilet Canuel au milieu

Le fleuve St-Laurent, vu depuis la promenade. On voit un bout de l’Île de Saint-Barnabé à droite, l’ilet Canuel au milieu.

Le Salon du livre de Rimouski sera mon tout premier salon du livre hors de l’Ontario, comme exposante avec Échofictions.

J’ai pris une bonne résolution pour ne pas attendre trop longtemps avant de publier mes photos et impressions des lieux. Après 7h d’autobus entre Montréal et Rimouski, au cours duquel j’ai pris un tas de photos depuis ma fenêtre de Montérégiennes (le mont St-Bruno, le mont St-Hilaire…) qui se sauvent derrière des arbres, parlé à deux tantes et à ma cousine, la fatigue m’a doucement conduite à ma chambre simple, et le lit très, très moelleux.

murale sur un building

Murale sur un édifice, magnifique. C’est du travail, mais ça vaut la peine!

Voici quelques bons points de la ville, au hasard d’une longue marche après avoir installé le kiosque Échofictions pour le Salon du livre de Rimouski.

  1. Les lumières pour piétons seulement, aux quatre coins. Les habitués traversent en diagonale. C’est systématique aux intersections de laisser un petit 25 secondes JUSTE pour les piétons. Et ce 25 secondes (selon la largeur de la rue à traverser) survient après 4-5 secondes de lumières rouges partout, histoire que des conducteurs-trices pressés soient bien avertis. Pour les plus petites intersections le temps passe à 20 secondes. J’apprécie.
  2. La proximité du fleuve, et la promenade le long du marais salé. En novembre, le vent frrrroid souffle sur les courageux coureurs et coureuses qui s’époumonent. Et les 4 marées par jour, entre l’Île de Barnabé où vécut longtemps un ermite devenu par la suite célèbre. 
  3. J’ai trouvé rue de la Cathédrale une boutique de tissus et couture, qui avait ce que je cherchais depuis longtemps pour réparer mes bas percés.
  4. Une boutique zéro déchets, aussi sur de la Cathédrale.
  5. Une crêperie délicieuse et pas chère (je suis habituée aux prix de l’Ontario).
  6. Plus haut encore, je trouve une librairie de seconde main. J’y entre et engage une conversation avec les libraires.
  7. Sur St-Germain, juste en face de ma chambre, se trouve une tentation, la pâtisserie Finesse d’Alsace, que j’ai échantillonné (dans un pur esprit scientifique bien sûr)
  8. J’entre par hasard dans une sympathique boutique de vêtements, la Chandaillerie, 40 St-Germain Est, Rimouski (à côté de la pâtisserie, quel hasard!) , et je suis conquise. Ils –ou plutôt elles– offrent, tenez-vous bien, des chandails fabriqués au Canada. (Il y a aussi la gamme de trucs faits en Chine comme de charmants petits sacs réutilisables, mais de beaux efforts ont été déployés pour une variété de provenances.) Le gilet que j’ai acheté a été fabriqué par Parkhurst, dans une usine de tricot de Toronto qui existe depuis 1926 ! En fibres de coton/polyester recyclés.
  9. Enfin, les organisateurs et bénévoles du Salon du Livre de Rimouski, qui m’ont bien accueillie ce matin à l’Hôtel Rimouski (j’étais la première exposante qui arrivait!) On trouve mon kiosque Échofictions, au numéro 15. Il aura demandé trois heures de boulot à la Savante folle pour le préparer!

AVANT: kiosque vide avec les boîtes envoyées par Purolator, empilées. Il y a aussi des livres dans ma valise rouge…

mon kiosque vide

APRÈS: Le kiosque, prêt à accueillir des hordes de fans féroces!

kiosque Echofictions, plein

QUAND : 2-5 novembre

OU: Hôtel Rimouski, 225 Boulevard Rene Lepage Est, Rimouski, CA G5L 1P2

Ruego: un court space-op chez Échofictions

Lancés sur les traces de mystérieux attaquants, un détachement de trois armées alliées débarque sur un monde désertique, Ruego. Là, les extra-terrestres ont laissé une ville dévastée où survivent des naufragés depuis des siècles…

La genèse de Ruego

Auteur prolifique, Jean-Louis Trudel a développé au cours des années un riche univers de SF, qui a généré des dizaines de romans et de nouvelles. Son blogue, Culture des Futurs, aborde avec rigueur des problèmes liés à la science et la société (culturedesfuturs.blogspot.com) La première incarnation de Ruego s’intitulait Passion étouffées sous la pierre cendreuse, nouvelle de SF publié dans la revue Solaris 130 en 1999.

L’adaptation en BD

Il y avait une grande richesse dans cette nouvelle de Jean-Louis Trudel. Sous les allures de space-opéra militaire, Ruego pose les questions sur la colonisation et les rapports humains, la communications décalée, l’incompréhension… aux conséquences explosives.

Avec la permission de l’auteur et l’aide précieuse de Salvator Dallaire pour la mise en page, j’ai adapté la nouvelle en une BD de 18 pages. Le court space-opéra fut publié dans le fanzine Zine Zag 14 et 15, en 2003-2004.

Plus tard, j’ai redécoupé pour faire une version de 24 pages, avec une reliure brochée. Ces exemplaires étant écoulés lors de festivals BD. Cela a pris quelques années avant de faire un nouveau montage, en tons de gris et de faire imprimer chez Rapido-Livres à Montréal. Le space-opéra Ruego est donc la toute dernière parution de la collection Sunday Artist Studio de Échofictions.

Comme le montre l’extrait ci-dessus, c’est une histoire plus mature, en tons de gris. Une section sur l’histoire de cette adaptation et des croquis complètent la BD.

Le lancement a eu lieu lors du dernier FBDM sur la rue St-Denis, et les copies papier se sont envolées! Des versions électroniques seront mises en ligne bientôt.

Ruego, Echofictions, 46 pages N&B
ISBN 978-1-990824-12-8
reliure allemande

La Covid qui fait le vide (jeux de mot facile, réalité pénible)

Michèle se lavant les mains en gardant un œil méfiant sur le microbe de la COVID-19

Le rouleau compresseur de la vie nous passe dessus, collectivement. Au moment où j’écris, le nombre de cas dans le monde a dépassé le million. 

Je salue mes fans fantastiques et quarantinés! 

Conférence en pleine frousse

Le 12 mars dernier, j’ai donné une conférence en pleine frousse (j’aurais préféré dire « en pleine brousse »)! 

Ma conférence à la bibliothèque de Yorkville a été affectée par la pandémie. La salle comptait autant de chaises vides que dans la pièce de Ionesco (Les chaises).

En cette veille de quarantaine, les personnes qui se sont déplacées pour m’entendre parler de science fiction avaient pris leurs précautions. Pas de poignée de main ou de becs chaleureux! Heureusement, la conférence a été enregistrée grâce aux bons offices de CHOQ FM et de Guillaume Lorin, que je remercie. J’ai partagé ma vision de la SF dans deux entrevues, une en français pour CHOQ-FM, et une en anglais, à paraître dans un prochain numéro du magazine Luna Station Quaterly.

En sortant de la bibliothèque de Yorkville, les rues étaient vides de passants, anormal pour un jeudi soir. 

La Covid qui fait le vide dans les familles

Non contente de faire le vide dans les rues, la Covid-19 a séparé bien des familles. Je ne verrai pas ma mère pour son 93ème anniversaire en avril. Sa résidence est en quarantaine.

Je rappelle aux esprits vides, ceux qui balaient les « vieux » du revers de leur main productive, que ce sont autant de bibliothèques humaines qui brûlent, quand on les perd. Surtour dans des conditions où les proches ne peuvent se réunir pour un dernier adieu.

Au moment où j’écris ces lignes, le nombre de cas a dépassé le million de personnes affectées dans le monde.  

Des lourdes pertes 

Il n’y a pas que la COVID19 qui fait le vide.

J’ai perdu mon éditeur, Michel Lavoie, toujours accueillant dans les salons. Voici un portrait-souvenir avec un éditeur heureux, photo prise par mon mari lors de la remise des prix Trillium 2013 où un de mes livres de Vents d’Ouest était finaliste. Michel avait été enchanté de cette expérience, car le CAO traite les finalistes avec autant d’honneurs que les lauréats.

Ça fait un petit crouche au fond du cœur, car je planchais sur une autre histoire après Le gant, mais je n’arrivais pas à l’avancer. La dernière fois que j’ai vu Michel était en 2018. (Portrait-souvenir avec éditeur heureux.) Deux semaines plus tard: la maison d’édition Vents d’Ouest qu’il dirigeait ferme ses portes. Trois autres de mes romans jeunesse se retrouvent donc orphelins. Désormais, je n’ai que mes livres d’Échofictions et mon roman chez David qui sont encore actifs sur le marché.  

Ce n’est pas la seule maison qui s’éteint faute de succession. Les éditions Vermillon, malgré leurs succès, sont en difficulté. Le décès d’un des fondateurs, Jacques flamand, et l’âge de Monique Bertoli ont affecté la maison, et il n’y a pas eu de relève qui s’est manifestée.

Un autre cas similaire, l’excellente maison des éditions Phoenix, dont le fondateur a passé le flambeau (la maison a été rachetée par une autre). Je croisais souvent Viateur et Liliane dans les salons du livre. Ça pose tout le problème de la relève dans le monde de l’édition. Et de la difficulté d’être un éditeur littéraire, sans être « soutenu » (backé) par une grande fortune.

Et des anthologies auxquelles j’avais vendu des nouvelles ont retardé indéfiniment leurs publication, ou y ont renoncé. L’épidémie frappe le milieu littéraire, forçant des éditeurs à retarder la sortie de livres.

La pandémie, facteur de régression? 

Le Covid a aussi fait le vide des acquis sociaux. L’indifférence des politiciens face à l’épidémie qui frappait la province de Hubei en Chine en décembre, et culminait en janvier, s’est vite évaporée quand des pays occidentaux y ont goûté. Tant que cela frappait des gens lointains d’une autre culture, basta

Les États-Unis ont nié autant qu’ils ont pu, comme d’habitude, jusqu’à ce que la mort frappe à New-York. Des États en profitent pour passer le rouleau compresseur sur les acquis des femmes confinées; les anti-vaccins vont enfin pouvoir vérifier par l’expérience si leur position morale repose sur des bases réelles.  

En Inde, les plus pauvres familles, confinées dans des appartement surpeuplés et dépourvues de réfrigérateurs, risquent  de mourir de faim avant de mourir par manque de soins. Eux vont être plus mal pris que nous, qui avons accès à des maisons et des espaces plus grands, des soins médicaux, des cours arrière, des parcs (pour le moment, en Ontario). Et les plus pauvres, les itinérant-es, les Premières Nations isolées loin des hopitaux vont en arracher aussi. 

Il y a des tonnes d’éditoriaux et de chroniques sur les effets négatifs de la pandémie et sur ce qu’un tel événement fait ressortir chez nous. Je ne veux pas les répéter sur cette page d’écrivaine, mais il y a des changements. 

La pandémie, facteur de progression 

Pour ne pas rester collés sur la courbe, je recommande le journal indépendant The Guardian pour des reportages empreints de lucidité et d’espoir. On a besoin des deux! 

En faisant nos sorties régulières, j’ai observé un rapprochement entre les gens, qui, tout en gardant les distances, se saluent. Tous les voisins de ma rue se parlent plus que jamais. Du moins, après deux semaines. Je donne des conseils pour émonder un pommier, car j’en prépare un pour l’automne. 

La consommation, elle diminue pour se réduire à l’essentiel. Et beaucoup de gens et d’entreprise découverent les vertus (et les petits désagréments) du télétravail. La pollution dans l’air baisse, grâce à la quarantaine. Par la suite, quels changements resteront? Je pense que beaucoup prendont goût au télétravail.  

De la lecture pour s’évader de l’ennui 

Pour aider à patienter, j’ai mis mes livres chez Echofictions à 99 sous sur Amazon et Smashwords. C’est peu, mais en ce moment, c’est le mieux que je puisse faire. Donner des histoires pour aider les quarantinés à s’évader!  

Pour aider à patienter, j’ai mis mes livres chez Echofictions à 99 sous sur Amazon et Smashwords. C’est peu mais en l’absence d’un travail essentiel, c’est le mieux que je puisse faire. Donner des histoires pour aider les quarantinés à s’évader!

Conseils et consignes!

Suivez les consignes (même si vous n’êtes pas suiveux!) car une pandémie requiert un effort constant, et concerté. 

1- se savonner les mains 20 secondes au moins, donc en réalité avec mouiller et rincer, je prends au moins 30 secondes. 

2-Tousser dans son coude

3- se tenir à 2 m des personnes croisées sur le trottoirs. 

aux quels j’ajoute : 

4- Sortir dehors une fois par jour

5- Ne pas capoter en regardant les cartes de propagation du Covid-19 (sauf si vous êtes géographe et que la projection de Mercator vous tombe sur les nerfs.) 

J’en profite pour saluer mes fans fantastiques et quarantinés!