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À toute vapeur au Salon Steampunk de la capitale!

Affiche du Salon Steampunk 2024

Quelle capitale?

Avant de poursuivre, un mot pour préciser que la capitale de ce titre est… Aylmer, jadis pressentie comme capitale dans les années 1800 en tant que grand centre urbain.

On a eu droit à une bière artisanale Steampunk, la Kraken, et un recueil de nouvelles sur le thème du Salon, 20 000 lieues par les chemins d’eau. (J’ai malheureusement manqué la tombée mais je me reprendrai.) C’est un festival très vivant et dynamique.

Et avec une bière édition spéciale Steampunk, brassée localement à Montebello, la Kraken!

J’ai répondu à l’invitation des organisateurs, dont Dominique Dufour, président de SteampunkPQ, qui a organisé mes conférences sur le thème du chocolat.

En passant, il y avait un sympathique chocolatier présent de Montebello. Inutile de dire que je me suis procurée des tablettes de dégustation!

Et du chocolat

Du chocolat pour se donner du courage!

Merci à la boutique Chocomotive de Montebello, présente avec d’excellents chocolats à déguster. J’explique souvent que la science-fiction, c’est du chocolat. Voir ici et ici. Ça m’a inspirée puisqu’une de leurs offres réunit des chocolats noir, blanc, au lait, et Ruby (une nouvelle espèce!)

En effet, il y a une grande liberté dans l’agencement du sucre et du cacao pour obtenir du chocolat noir (plus de cacao), blanc (plus de beurre de cacao), au lait, et même une nouvelle espère, le chocolat Ruby, qui est rose, obtenu à partir de fèves de cacao naturellement fruitées. Ce n’est donc pas un chocolat aux fraises!

Eh bien, il y a de la science-fiction très dure comme celle-ci où les idées et les concepts se disputent la vedette, et aussi, de la SF moins pointue mais tout autant intéressante quand on ajoute dans notre recette un peu de sucre et de saveurs. On a de la romance SF, des policiers du futur, des comédies de SF. L’humour, l’aventure et des personnages attachants aident à faire passer les idées!

Les cageux, héros méconnus

Mes moments favoris: découvrir des trucs historiques dont j’ignorais tout. Comme l’histoire méconnue des « Cageux », des bûcherons hardis qui naviguaient sur la rivière des Outaouais et le St-Laurent, pour convoyer d’immenses plateformes faites de planches et s autres) Le célèbre Jos Montferrand (1802-1864) a non seulement été bûcheron, mais aussi maître de cage, dirigeant un contingent de rameurs.

Car ce qu’on appelle des cages n’ont rien à voir avec des prisons! C’étaient d’immense radeaux faits du bois coupé et équarri qu’on envoyait en Angleterre, avec des billots et des troncs que qualité moindre qui soutenaient les autres, et eux étaient revendus à Québec. Le radeau pouvait mesurer jusqu’à 500 m de long, et les raftmen manipulaient des rames longues comme ma cour arrière pour le diriger!

logo de la Maison des Cageux

Isabelle Regout et Alexandre Pampalon ont présenté des photos étonnantes, car j’ignorais tout des raftmen (à part la chanson), et n’avais vu que les fameux billots libres qui flottaient sur l’eau. Ils ont emporté en démonstration un morceau de cage flottante, fonctionnelle! Il va sans dire que c’était une opération remplie de danger, et un radeau pouvait se désagréger sous la force des courants et des rapides. Pour en savoir, plus, voir la maison des Cageux, à Lanoraie.

Signer avec des amis

Joelle Rivard, Claude Bolduc et moi signions nos livres pour les Six Brumes. Je dois beaucoup à Joe Rivard qui m’a donné des lifts, car Aylmer n’est pas le centre-ville de Gatineau, avec les trains de banlieue!

Joelle Rivard, auteure de Ces machines que nous devenons, aux 6 Brumes et Claude Bolduc (qui n’a pas une araignée au plafond!) qui lançait L’Ensemenceur, au même éditeur. On peut voir mon premier roman de SF publié aux Six Brumes, La ruche.

Et merveille, des FANS déjà abonnés à ma lettre mensuelle m’ont trouvée aux galeries d’Aylmer, et sont repartis avec mes recueils de nouvelles!

Et la richesse visuelle

Sans compter toutes les personnes qui par leurs atours ont fait de cet événement une réussite.

Un fier gentleman !
Deux ladies qui portent bien leur toilettes à thème marin!

La belle mécanique, plaisir des yeux!
La belle mécanique, plaisir des yeux!

J’ai rencontré le sympathique Pascal Aubut, alias Honza Harmonicus, auteur et conteur steampunk; et Atomic Kitty Studio, à qui j’ai acheté un sac artisanal, et de sympathiques pirates qui savaient amuser les enfants.

Batailler avec des épées

Non mais que serait un festi Steampunk sans démonstration de combat ?

Nos escrimeurs s’activent avec des épées en fer (gauche) et en polymère (droite). Chose surprenante, elles ont le même poids (j’ai vérifié).

La savante folle a manqué les duels d’ombrelles, mais elle a gentiment profité de l’occasion pour une introduction à l’épée. Ayant jadis fait deux sessions d’escrime classique (sabre) au Cepsum, je pensais à l’avance: ouille, mes pauvres genoux!

Heureusement, les techniques du combat de type médiéval épargnent mes genoux. C’est fou tous les trucs contre-intuitifs, comme se servir du pommeau et la garde pour dévier les attaques. C’était tout en lenteur par prudence, avec des épées en plastique, lourdes. Et oui, le mythe des épées lourdes du Moyen-âge en prend un coup aussi.

Merci aux instructeurs du centre d’Escrime historique du Downtown Ottawa. !

En conclusion

La savante folle s’est bien amusée. Le gros plaisir du Steampunk, en plus d’acheter des accessoires et des livres, c’est de se faire prendre en photo !

Merci à Josée de Steampunk Ottawa!

La Covid qui fait le vide (jeux de mot facile, réalité pénible)

Michèle se lavant les mains en gardant un œil méfiant sur le microbe de la COVID-19

Le rouleau compresseur de la vie nous passe dessus, collectivement. Au moment où j’écris, le nombre de cas dans le monde a dépassé le million. 

Je salue mes fans fantastiques et quarantinés! 

Conférence en pleine frousse

Le 12 mars dernier, j’ai donné une conférence en pleine frousse (j’aurais préféré dire « en pleine brousse »)! 

Ma conférence à la bibliothèque de Yorkville a été affectée par la pandémie. La salle comptait autant de chaises vides que dans la pièce de Ionesco (Les chaises).

En cette veille de quarantaine, les personnes qui se sont déplacées pour m’entendre parler de science fiction avaient pris leurs précautions. Pas de poignée de main ou de becs chaleureux! Heureusement, la conférence a été enregistrée grâce aux bons offices de CHOQ FM et de Guillaume Lorin, que je remercie. J’ai partagé ma vision de la SF dans deux entrevues, une en français pour CHOQ-FM, et une en anglais, à paraître dans un prochain numéro du magazine Luna Station Quaterly.

En sortant de la bibliothèque de Yorkville, les rues étaient vides de passants, anormal pour un jeudi soir. 

La Covid qui fait le vide dans les familles

Non contente de faire le vide dans les rues, la Covid-19 a séparé bien des familles. Je ne verrai pas ma mère pour son 93ème anniversaire en avril. Sa résidence est en quarantaine.

Je rappelle aux esprits vides, ceux qui balaient les « vieux » du revers de leur main productive, que ce sont autant de bibliothèques humaines qui brûlent, quand on les perd. Surtour dans des conditions où les proches ne peuvent se réunir pour un dernier adieu.

Au moment où j’écris ces lignes, le nombre de cas a dépassé le million de personnes affectées dans le monde.  

Des lourdes pertes 

Il n’y a pas que la COVID19 qui fait le vide.

J’ai perdu mon éditeur, Michel Lavoie, toujours accueillant dans les salons. Voici un portrait-souvenir avec un éditeur heureux, photo prise par mon mari lors de la remise des prix Trillium 2013 où un de mes livres de Vents d’Ouest était finaliste. Michel avait été enchanté de cette expérience, car le CAO traite les finalistes avec autant d’honneurs que les lauréats.

Ça fait un petit crouche au fond du cœur, car je planchais sur une autre histoire après Le gant, mais je n’arrivais pas à l’avancer. La dernière fois que j’ai vu Michel était en 2018. (Portrait-souvenir avec éditeur heureux.) Deux semaines plus tard: la maison d’édition Vents d’Ouest qu’il dirigeait ferme ses portes. Trois autres de mes romans jeunesse se retrouvent donc orphelins. Désormais, je n’ai que mes livres d’Échofictions et mon roman chez David qui sont encore actifs sur le marché.  

Ce n’est pas la seule maison qui s’éteint faute de succession. Les éditions Vermillon, malgré leurs succès, sont en difficulté. Le décès d’un des fondateurs, Jacques flamand, et l’âge de Monique Bertoli ont affecté la maison, et il n’y a pas eu de relève qui s’est manifestée.

Un autre cas similaire, l’excellente maison des éditions Phoenix, dont le fondateur a passé le flambeau (la maison a été rachetée par une autre). Je croisais souvent Viateur et Liliane dans les salons du livre. Ça pose tout le problème de la relève dans le monde de l’édition. Et de la difficulté d’être un éditeur littéraire, sans être « soutenu » (backé) par une grande fortune.

Et des anthologies auxquelles j’avais vendu des nouvelles ont retardé indéfiniment leurs publication, ou y ont renoncé. L’épidémie frappe le milieu littéraire, forçant des éditeurs à retarder la sortie de livres.

La pandémie, facteur de régression? 

Le Covid a aussi fait le vide des acquis sociaux. L’indifférence des politiciens face à l’épidémie qui frappait la province de Hubei en Chine en décembre, et culminait en janvier, s’est vite évaporée quand des pays occidentaux y ont goûté. Tant que cela frappait des gens lointains d’une autre culture, basta

Les États-Unis ont nié autant qu’ils ont pu, comme d’habitude, jusqu’à ce que la mort frappe à New-York. Des États en profitent pour passer le rouleau compresseur sur les acquis des femmes confinées; les anti-vaccins vont enfin pouvoir vérifier par l’expérience si leur position morale repose sur des bases réelles.  

En Inde, les plus pauvres familles, confinées dans des appartement surpeuplés et dépourvues de réfrigérateurs, risquent  de mourir de faim avant de mourir par manque de soins. Eux vont être plus mal pris que nous, qui avons accès à des maisons et des espaces plus grands, des soins médicaux, des cours arrière, des parcs (pour le moment, en Ontario). Et les plus pauvres, les itinérant-es, les Premières Nations isolées loin des hopitaux vont en arracher aussi. 

Il y a des tonnes d’éditoriaux et de chroniques sur les effets négatifs de la pandémie et sur ce qu’un tel événement fait ressortir chez nous. Je ne veux pas les répéter sur cette page d’écrivaine, mais il y a des changements. 

La pandémie, facteur de progression 

Pour ne pas rester collés sur la courbe, je recommande le journal indépendant The Guardian pour des reportages empreints de lucidité et d’espoir. On a besoin des deux! 

En faisant nos sorties régulières, j’ai observé un rapprochement entre les gens, qui, tout en gardant les distances, se saluent. Tous les voisins de ma rue se parlent plus que jamais. Du moins, après deux semaines. Je donne des conseils pour émonder un pommier, car j’en prépare un pour l’automne. 

La consommation, elle diminue pour se réduire à l’essentiel. Et beaucoup de gens et d’entreprise découverent les vertus (et les petits désagréments) du télétravail. La pollution dans l’air baisse, grâce à la quarantaine. Par la suite, quels changements resteront? Je pense que beaucoup prendont goût au télétravail.  

De la lecture pour s’évader de l’ennui 

Pour aider à patienter, j’ai mis mes livres chez Echofictions à 99 sous sur Amazon et Smashwords. C’est peu, mais en ce moment, c’est le mieux que je puisse faire. Donner des histoires pour aider les quarantinés à s’évader!  

Pour aider à patienter, j’ai mis mes livres chez Echofictions à 99 sous sur Amazon et Smashwords. C’est peu mais en l’absence d’un travail essentiel, c’est le mieux que je puisse faire. Donner des histoires pour aider les quarantinés à s’évader!

Conseils et consignes!

Suivez les consignes (même si vous n’êtes pas suiveux!) car une pandémie requiert un effort constant, et concerté. 

1- se savonner les mains 20 secondes au moins, donc en réalité avec mouiller et rincer, je prends au moins 30 secondes. 

2-Tousser dans son coude

3- se tenir à 2 m des personnes croisées sur le trottoirs. 

aux quels j’ajoute : 

4- Sortir dehors une fois par jour

5- Ne pas capoter en regardant les cartes de propagation du Covid-19 (sauf si vous êtes géographe et que la projection de Mercator vous tombe sur les nerfs.) 

J’en profite pour saluer mes fans fantastiques et quarantinés!

Grandeurs et misères de la table de dédicaces – 72

Ma pile de livres à lire...

Ma pile à lire, à côté de mon bureau en date de ce matin. J’ai fini la revue Planches, mais plusieurs magazines attendent que je les déballe! En-dessous, le truc avec plein de papiers jaune est The Algal Bowl, Overfertilisation of the World’s Freswaters  and Estuaries, que je consulte souvent.

Pile de livresLe reste de ma pile à lire, il y a une deuxième rangée en arrière… Je n’utilise pas souvent le fauteuil de lecture à côté, vu que (1) le fauteuil est souvent caché sous le linge jeté dessus et (2) je lis partout ailleurs (dans les marches de l’escalier, sur le patio, debout près du comptoir de la cuisine…) 

Où se cache le reste de ma pile à lire!

Il faut donc développer un triage. Je donne une chance aux romans, si au bout de vingt pages (ou 80 pages et plus si c’est le roman offert en cadeau, ou signé par un-e amie), l’histoire ne m’accroche pas, ou je vois dans quelle direction le récit s’engage et ce chemin ne m’intéresse pas (y a une limite au masochisme!) j’arrête ma lecture.

C’est difficile de dire à des amis écrivains qu’on ne vivra pas assez longtemps pour lire tous leurs livres… Mais c’est pour moi important de goûter à tous les plats littéraires!

Pause estivale

Lectures de vacances sur hamac. Technique en noir et blanc

Mes vacances parfaites sur un hamac avec des livres et du temps! Notez la cabane à oiseaux (vide) dans le sapin.  Mes jumelles 15×70 sont à l’affût des volatiles passagers. Beaucoup de livres: j’ai peu écrit (mon 18e roman attend encore sa conclusion), mais fait un festin de lectures! Le nord de l’Ontario nous a gâtés: nuit étoilées, étoiles filantes, aurore boréale hier soir…

J’ai réalisé un premier croquis du hamac au crayon de plomb, puis pour être certaine, j’ai pris une photo du sapin en question (mais pas avec le même angle, aaah!) J’ai beaucoup de mal à dessiner des arbres, aussi ce seul dessin a pris le même temps que produire une page de BD complète!

Pour voir une belle étude graphique des végétaux en forêt, je vous recommande chaudement la lecture de Rivière d’ombre, une BD de mon talentueux confrère Yvon Roy (à venir bientôt). Fougères, sapins, bouleaux y sont caressés par une plume délicate, en pur noir et blanc. Les personnages et l’histoire valent aussi le déplacement, bien sûr, mais c’est à la patience dans les petits détails que se révèle l’artiste.

Les livres que j’ai lus (et que je laisse dans le chalet loué, c’est un système d’échange informel):

Carl Hiaasen – Paradise Screwed – Une série d’articles satiriques que cet auteur a commis dans le Herald Times de Miami entre 1985 et 2000. Hilarant mais un peu triste quand la côté naturelle de la Floride disparaît peu à peu sous le pic des développeurs qui ont les politiciens dans leur poche.  Lire la suite

Lectures en parallèle

Un écrivain écrit, mais il lui faut aussi se « nourrir ».  Alors je lis. Beaucoup.
Comme je lis vite, pour rester plus longtemps avec les fragments d’univers qui naissent de ces pages, je lis en parallèle une douzaine de livres.

J’en commence un, puis au milieu j’en ouvre un autre, il y a celui que j’emporte en déplacemement, la brique que je laisse près du lit…

Donc voici mes livres du moment :

(1)

Tout le monde vous aime, monsieur Salim! Jean-Louis Grosmaire, 112 sur 150 p.

Le jeune Hassan, qui a trempé dans un trafic de drogue, doit pour se racheter tenir compagnie à un vieillard amer, monsieur Salim, qui, se remémore son pays natal, le Maroc. Salim fut un enfant trouvé, adopté par un couple d’Européens, ramené à Paris, où il a vécu et ravaillé, avant d’être, comme tant d’autres, parqué dans ces résidences de personnes âgées. Peu à peu, les deux s’apprivoisent.  Monsieur Salim découvre que même à son âge, il peut apporter aux autres. Hassan prend conscience de l’importance des liens familiaux et renoue avec ses parents, eux aussi originaires du Maroc.

« J’ai été adopté bébé, et pépé, voilà que je suis à nouveau adopté! »

J’ai interrompu la lecture non parce que le livre était ennuyeux, mais parce que les descriptions des villes et des habitants au rythme de vie lent y sont magnifiques. Ce n’est pas un livre pour écrit pour en tourner les pages à toute vitesse, mais pour goûter et savourer longuement. Il faut prendre le temps de lire ce parcours de la mémoire, ce livre vivant.

JLG a longtemps séjourné dans ces pays, et il en a distillé la grâce dans ce livre. Il a voulu partager son émerveillement avec nous, et parfois, les conversations entre Hassan et Salim servent à démontrer un point, comme le traitement des vieux en Europe par rapport dans ces pays de l’Afrique du nord, et à s’envoler verbalement vers les villes du Maroc.

En conséquence, et ‘est le seul défaut du roman, ces échanges sonnent  moins naturel (et je l’ai dit à l’auteur). Certaines informations arrivent aussi très très tard dans le roman, comme la description physique de Salim par Hassan, et ce que Hassan a fait apès sa retraite qui auraient pu nous être donné plus tôt.

Mais le voyage en vaut la peine! La page 75 est un des bijoux descriptifs.

« Un dattier offre son panache en floraison verte au milieu de la vallée brûlée. Les palmes jouent ombres et lumières sur loasis. Le vent torsade es colonnes de sables, les engloutit, les élève dans le ciel rougeâtre. Le vent grenaille le visage, fouette les épineux, assèche les flancs montagneux, brûle les villages de pierre.  »

(2)

Polynésia, les mystères du temps, Jean-Pierre Bonnefoy, 729 pages sur 770 pages (incluant trois lexiques). Livre reçu lors du dernier salon de Toronto. Publié une première fois sous le titre L’odyssée d’un rêve.

L’auteur réside en Polynésie, à bord de son voilier Toa Marana. Pourquoi je le dis… parce que le livre réunit trois époques (1000 ans BC, notre époque, et le LIe siècle!) Le personnage de notre époque qui narre au je est un monsieur habitant les iles et voguant à bord de son voilier le Toa Marana (guerrier de la Lune).

On suit aussi la migration pleine de dangers d’un groupe conduit par le chef Ta’aroa, à bord de la pirogue Ta Marana (si,si!). Et on suit l’enquête d’un homme du futur vivant dans un essaim de vaisseau-lumière qui abrite l’humanité, Angkor (comme L’AngKor Vat, ce temple) un agent aux capacité intellectuelles hors du commun, (un Johnny Mnemonic sans les implants) qui cherche des informations sur la Polynésie et les modes de transports. Et qui ressemble aussi physiquement à l’auteur… que j’ai rencontré en personne l’an dernier. (Pas nécessairement un défaut pour un premier roman.)

La partie SF est beaucoup plus laborieuse, l’auteur décrit des environnements futuristes que des lecteurs aguerris auront lu au moins 100 fois. Les moyens de transport entre vaisseaux sont instantanés, abolissant les années-lumière. En voulant nous communiquer sa vision, de longues digressions philosophiques sur le rêves alourdissent le roman.

Ce qui relie les époques? Le rêve, et c’est la faiblesse qui transforme ce roman de SF en science-fantasy. Le monsieur du voilier s’endort et pouf! il se retrouve sur l’ancien Toa Marana (qui veut dire guerrier de la lune). Le monsieur du futur, plus tard,  s’endort et pouf! Il s’y retrouve aussi, tout comme une amie. Et vers la fin, les iA du nouveau vaisseau vont reproduire un milieu marin semblable pour permettre à Angkor (qui a subi une confusion, il se prend pour Taaroa!) de refaire lui aussi un voyage en grande pirogue… La, c’était juste un peu trop pour moi.

C’est la partie « ancienne » qui m’a le plus emballlée. Les qualités de l’écriture ressortent ici: d’époustouflantes descriptions du milieu des atolls, de la navigation, des levers de soleil sur la mer, des vagues… des îles, avec beaucoup de vocabulaire Mao’hi. Moana: l’océan… Ca n’a l’air de rien, mais il y a dans ces pages au moins quarante descrptions de bateau qui fend les vagues, de l’eau qui clapote dans les atolls (les Motu)… et aucune de ces descriptions ne se répète!

La poésie du langage et  l’amour manifeste de l’auteur pour ce milieu et ce fier peuple polynésien, le portrait anthropologique des habitants des iles, tout cela vaut le détour. J’ai relu (si,si!) toute la partie « ancienne » de l’odyssée de Ta’aroa et de sa grande pirogue pleine de personnages attachants.

Mais l’histoire matinée de rêve et d’utopie, et certains éléments m’ont paru factices, trop appuyés: la compagne du monsieur en voilier (l’auteur!) s’appelle Alpha. Pas Georgette ou Stella. Et les noms des personnages du LIe siècle, aie-aie-aie! AngKor passe bien, mais pas PlovDiv, Didja, LeEr…

La parcelle LIe siècle prend néanmoins de l’intérêt, comme à la page 450, quand deux gars surveillés par les autorités se passent un message codé par une ruse digne des Mentats de Dune, de Herbert.

L’auteur est scientifique, spécialiste en interprétation d’images et intelligence artificielle (qui tiennent une place importante dans l’histoire.) C’est un effort qui mérite d’être souligné, et comme j’ai recu ce livre gratuitement, je vais m’arranger pour verser à cet anthopologue passionné son droit d’auteur lors d’un prochain Salon…

(3)

Le quart de millimètre,
de Zviane, 320 sur 338 pages. (Bon autant dire que je l’ai fini!)

Une BD réalisée rapidement, par planches autobiographiques, d’une musicienne, compositrice et dessinatrice qui cherche sa vocation. Et qui a trouvé dans la BD un succès d’estime grandissant. Je suis une fan.

Et si vous ne connaissez rien aux harmonies et contre point, pas de problème: Zviae explique en images des concepts abtrus. La seule BD avec partition musicales incluses!

(4)

THE HOLY BIBLE page 384 sur 2200 p. Par un collectif d’auteurs anonymes.

Quel grandiose ouvrage de fantasy! Du souffle! De l’action! Passion! Fruit défendu! Jalousie! Stupre ! Sodome! Gomorrhe! Promesses de politiciens! Promesse de Messie! Massacres sur commande !

Me voici chez Samuel, après être passée chez Abraham, Joseph, Moise et Josué sans oublier la Genèse. (Pour un traité de génocide appliqué, voir Josué.) Samuel, élevé par le grand prêtre Éli, doit trouver un roi parce que le peuple en demande un. Affaire à suivre… Ciel, que va-t-il se passer?

Je lis une version en anglais, annotée, avec plein de cartes et de schémas, car c’est une version pour étudiants avancés ou séminaristes. En tout cas, si je trouve une Arche d’Alliance dans une vente de garage, je sais à quoi cela ressemble!

Je la relis d’un bord à l’autre, pour me plonger dans l’esprit d’un personnage de mon prochain roman adulte.  Je reviendrai plus tard avec une critique, que j’espère constructive pour ce collectif d’auteurs.

(5)

L’Eldnade, tome 1, Ardahel le Santerrian de Luc St-Hilaire. 280 pages et plein de cartes à la fin.

Parce que la fantasy « conte de fée » c’est pas  mon truc, mais quand c’est un confrère sympathique… Comme le départ de l’histoire ne m’emballait pas, j’ai résolu la méthode 1p-1p pour passer au travers.  Une chose à ne jamais faire: présenter 17 personnages d’un compagnie en un (long) paragraphe, surtout quand chacun individuellement ne revient que beaucoup plus loin dans le récit…

L’histoire est une quête typique, le jeune Ardahel est l’élu, un peu orgueilleux mais que l’aventure et des rencontres vont mouler et former. On fait beaucoup de présentation de personnages tous beaux et nobles et fins au début. Ca décolle à peu près à la moitié du livre et l’intrigue, rendue en page 250, devient assez prenante. De belles inventions, une ou deux ruses subtiles du héros méritent un coup de chapeau.

Une grande qualité: la description attentionnée des paysages et des habitants des contrées étranges que la compagnie traverse. L’auteur se donne la peine de faire des comparaisons très imagées pour qu’on se figure l’aspect du paysage.

Un bon back-story à la Tolkien, avec des Races grandes, moyennes et petites, plus ou moins anciennes, plus ou moins puissantes.

(6)

Legacies , Alison Sinclair, page 120 sur 450

Une agréable rencontre lors du congres Anticipation. J’ai pris un excellent repas d’adieu au resto la Popessa avec Mario, Claude Pelletier et Alison Sinclair, une auteure de SF venue de Victoria, demeurant à Montréal. Je lui ai acheté son space-opéra, et j’ai découvert une nouvelle voix.

(6) prime

Suprématie, par Laurent McAllister. page 2 sur 660 pages

Ca bouge dans cette Galaxie!

(7)

Mais que lit Stephen Harper? par Yann Martel.  p. 145 sur 258

Un court aperçu par Martel de livres qui sont tous intéressants, porteur d’une facette de l’humanité. Je ne les lirai jamais tous, mais la sensibilité de Martel affleure en surface, et son appréciation du métier d’écrivain (et sa dépréciation dans notre société).

L’élément déclencheur? Un moment d’appréciation des artistes pour les 50 ans du CAC, dans la chambre des Communes. Le PM (qui aime tant les artistes!)  y assistait, sans montrer le moindre intérêt. Il était ailleurs dans sa tête… Yann Martel a décidé de lui envoyer deux livres par mois, pour lui prouver que les écrivains, les conteurs d’histoires apportent des moments de quiétude dans notre vie mouvementées.

Grosso modo j’en avais lu deux sur la gang, et bien d’autres.

(8)

Maelstrom, de Peter Watts, chapitre deux sur une vingtaine (sur internet).

Je connaissais Watts par ses nouvelles en francais. Le 8 décembre dernier, l’auteur de SF  fait arrêter par le Homeland security, puis malmené (pour faire un euphémisme poli) par ces agents qui cherchent avant tout des terroristes ) peu avant la frontière alors qu’il retournait au Canada.  Son blog ici. Je suis allée voir son site et contribué à sa défense légale. Et j’ai jeté un coup d’oeil sur son roman, Maelstrom. Mon oeil est resté collé.

Watts a écrit une trilogie: Starfish, Maelstrom, Behemoth.

Maelstrom, c’est un choc comme quand j’ai découvert pour la première fois Elisabeth Bear. Ayoye! Pardon, pardon, pardon, je l’ai pas trouvé plus tôt!

Ja-lou-se, je suis!

Une écriture accroche-coeur, riche, qui sert le propos, quinze idées-images nouvelles par paragraphe (au moins). Un univers cruel, mais aux personnages attachants. Une fin du monde non pas annoncée, mais enclenchée par ceux qui essaient de le sauver. Des déplacement de population, des humains modifiés pour vivre en profondeur sous marine, des biotes, des robot, des catastrophes…

Je prend mon temps parce que je veux déguster ce livre, et ses autres romans.

Watts possède une formation en biologie marine, et cela parait.  Son motto: « In love with the moment. Scared shitless of the future ».  Bref, un pessimiste qui aime les chats…

(9)

The Algal Bowl, par David W. Schindler et John R Vallentine, p. 42 aur 334.

Pour suivre notre spécialiste en bio marine, voici un peu de bio lacustre, spécialité de feu mon oncle Robert Lagueux, limnologue.

L’intrigue repose sur le « bol d’algues » qui envahit nos lacs, un meurtre silencieux, dont seules les éclosions d’algues, les cyanobactéries, nous avertissent! Les auteurs nous expliquent, les facteur de l’euthrophisation des lacs, dont le facteur humain.

C’est un livres très académique et très pointu, dans mon domaine d’études. Avec des cartes, des données, des mesures, des statistiques.  L’étude de cas de deux lacs de Madison (Monona et Mendota) illustre l’impact du défrichages et de la culture avec engrais sur la faune et la flore du lac. L’étude de l’évolution du lac Winnipeg, qui recrache des mousses toxiques de cyanbactérie sur ses rives…

Résumé de l’intrigue: on relache de la chnoute, beaucoup de chnoute (matière fécale, engrais azoté, donc matière organique) dans un lac. La chnoute, pour se décomposer, absorbe l’oxygène dissous dans l’eau. Que les poissons, eux, n’ont plus à leur disposition, donc ils meurent, couic. D’autres organismes prennent leur place et modifient les écosystèmes aquatiques.

Et c’est publié par les presses de l’université de Calgary. Des Albertains écologistes sérieux, ca existe!

(10)

Cultural Anthropology , a problem-based approach , Richard H Robbins, p. 191 sur 250. (deuxième édition, 1997)

Un livre de classe sur les questions de transmission d’habitudes culturelles. Une approche originale, en comparant notre société urbanisée avec des peuplades aux traditions différentes, et beaucoup d’histoire!

J’ai été éclairée par le chapitre sur les religions, résumé par la question: « Why do people believe different things, and why are they so that their view of the world is correct and other views are wrong?  » (p.63)

La construction culturelle de la réalité., ou comment on prend des habitudes mentales, et qu’on reste avec notre clan confortable. Le cours qui résume le livre ici

11)

Petit cours d’autodéfense intellectuelle, par Normand Baillargeon. 338 sur 338 pages.

Nous n’avons que peu de pouvoir, comme individu. Et le peu d’information qu’on recoit nous vient des autorité religieurses et des médias bien concentrés dans les mains de grandes fortunes… et de politiciens intéressés.

Le petit Cours… est un bijou qui prend un par un les barreaux de la prison mentale qu’on se construit et les scie proprement. Croyances irrationnelles, concentration des médias, propagande, statistiques bricolées pour faire peur, tous les outils pour affiner le jugement critique y figurent. En prime; le kit de détection de poutine de Carl Sagan!

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Voila, je crois que je les ai tous.

J’ai encore deux romans de Alire à lire (Francine Pelletier, Héloise coté (enfin de la fantasy sans magie!) et un Karl Schoeder.

Et quatre romans jeunesse en cours de  ponte…