Archives de Catégorie: Curiosités

Rimouski, le fleuve

Le fleuve vu depuis la promenade. On voit un bout de l'ile de Saint-Barnabé à droite, l'ilet Canuel au milieu

Le fleuve St-Laurent, vu depuis la promenade. On voit un bout de l’Île de Saint-Barnabé à droite, l’ilet Canuel au milieu.

Le Salon du livre de Rimouski sera mon tout premier salon du livre hors de l’Ontario, comme exposante avec Échofictions.

J’ai pris une bonne résolution pour ne pas attendre trop longtemps avant de publier mes photos et impressions des lieux. Après 7h d’autobus entre Montréal et Rimouski, au cours duquel j’ai pris un tas de photos depuis ma fenêtre de Montérégiennes (le mont St-Bruno, le mont St-Hilaire…) qui se sauvent derrière des arbres, parlé à deux tantes et à ma cousine, la fatigue m’a doucement conduite à ma chambre simple, et le lit très, très moelleux.

murale sur un building

Murale sur un édifice, magnifique. C’est du travail, mais ça vaut la peine!

Voici quelques bons points de la ville, au hasard d’une longue marche après avoir installé le kiosque Échofictions pour le Salon du livre de Rimouski.

  1. Les lumières pour piétons seulement, aux quatre coins. Les habitués traversent en diagonale. C’est systématique aux intersections de laisser un petit 25 secondes JUSTE pour les piétons. Et ce 25 secondes (selon la largeur de la rue à traverser) survient après 4-5 secondes de lumières rouges partout, histoire que des conducteurs-trices pressés soient bien avertis. Pour les plus petites intersections le temps passe à 20 secondes. J’apprécie.
  2. La proximité du fleuve, et la promenade le long du marais salé. En novembre, le vent frrrroid souffle sur les courageux coureurs et coureuses qui s’époumonent. Et les 4 marées par jour, entre l’Île de Barnabé où vécut longtemps un ermite devenu par la suite célèbre. 
  3. J’ai trouvé rue de la Cathédrale une boutique de tissus et couture, qui avait ce que je cherchais depuis longtemps pour réparer mes bas percés.
  4. Une boutique zéro déchets, aussi sur de la Cathédrale.
  5. Une crêperie délicieuse et pas chère (je suis habituée aux prix de l’Ontario).
  6. Plus haut encore, je trouve une librairie de seconde main. J’y entre et engage une conversation avec les libraires.
  7. Sur St-Germain, juste en face de ma chambre, se trouve une tentation, la pâtisserie Finesse d’Alsace, que j’ai échantillonné (dans un pur esprit scientifique bien sûr)
  8. J’entre par hasard dans une sympathique boutique de vêtements, la Chandaillerie, 40 St-Germain Est, Rimouski (à côté de la pâtisserie, quel hasard!) , et je suis conquise. Ils –ou plutôt elles– offrent, tenez-vous bien, des chandails fabriqués au Canada. (Il y a aussi la gamme de trucs faits en Chine comme de charmants petits sacs réutilisables, mais de beaux efforts ont été déployés pour une variété de provenances.) Le gilet que j’ai acheté a été fabriqué par Parkhurst, dans une usine de tricot de Toronto qui existe depuis 1926 ! En fibres de coton/polyester recyclés.
  9. Enfin, les organisateurs et bénévoles du Salon du Livre de Rimouski, qui m’ont bien accueillie ce matin à l’Hôtel Rimouski (j’étais la première exposante qui arrivait!) On trouve mon kiosque Échofictions, au numéro 15. Il aura demandé trois heures de boulot à la Savante folle pour le préparer!

AVANT: kiosque vide avec les boîtes envoyées par Purolator, empilées. Il y a aussi des livres dans ma valise rouge…

mon kiosque vide

APRÈS: Le kiosque, prêt à accueillir des hordes de fans féroces!

kiosque Echofictions, plein

QUAND : 2-5 novembre

OU: Hôtel Rimouski, 225 Boulevard Rene Lepage Est, Rimouski, CA G5L 1P2

Ursula à la plume

Ursula K. LeGuin m’a beaucoup encouragée, par son blog que je visitais régulièrement. Ce dessin d’elle date de 2006, quand je l’ai rencontrée; elle partageait son expérience d’autrice. Elle l’a même signé!

Arwen Curry, qui a créé le documentaire Worlds of Ursula K. LeGuin, nous offre ces courts vidéos, The Journey That Matters. Ce sont des petits moments d’inspiration tirés d’entretiens avec la grande autrice elle-même. Dans celui-ci, Ursula parle de son écriture, et Pard, son chat, y fait une apparition!

Voici le lien, quatre minutes de calme que je souhaite à mes collègues de la plume et du clavier!

Le travail, c’est la santé…

Michèle détruisant allègrement les vielles planches du patio avec une pioche
Michèle la destructrice!

Comme écrivaine, je ne fais pas souvent du travail très physique.

Démolir un patio en bois vermoulu (devenu dangereux avec le temps) a réveillé la bûcheronne en moi. Scie, pioche, marteau, pied-de-biche, clous qui revolent, planches décollées révélant des dessous poussiéreux envahis par un réseau de racines de grimpants, des petits déchets (tiens, le crayon tombé entre les planches voici sept ans!) et des os de petites bêtes (avec touffes de poils) qui y résidaient.

J’ai fait très attention de ne pas bousculer, pour s’assurer que les lapins avaient fui les lieux ! J’ai fait presque tout le travail, avec un peu d’aide du mari et du fiston vers la fin. Tout comme j’ai pris soins de travailler avec des gros gants pour minimiser le risque de rencontre d’un clou rouillé!

La pioche utile

Le résultat: Sous le patio se trouvait un vieux coffret pleine de pièces d’or, un dallage de pierres plates un peu croche mais qui a son charme. On verra plus tard ce qu’on fera avec.

Oh! des dalles!

Mais, ouille, demain je vais être « rackée »… Heureusement que je m’entraîne à la course!

Vacances et Providence (2 semaines de bonheur dans un motel)

C’est un défi de partir en vacance en respectant la planète, mais on a fait de notre mieux. Pas d’expédition au bout du monde avec trajet en avion, co-voiturage, et un transport en commun au retour.

C’est aussi un défi de trouver des établissements qui ont renoncé au plastique, mais cette fois oui, on en a trouvé. Nous nous sommes installés à Providence Bay, pour deux semaines dans un… motel magnifique!

Magnifiques vitraux.

Un motel vraiment spécial et chaleureux

Dans nos têtes, quand on pense « motel », on pense un lieu bruyant, un building âgé, des chambre beiges et mornes, un peu comme comme cette description pigée dans un roman de Lee Child (Never Go Back) qui m’avait frappée lors de la lecture.

« …the night clerk gave him a room, which had all the features Reacher expected, because he had seen such rooms a thousand times before. There was a raucous through-the-wall heater which would be too noisy to sleep with, which would save the owner money on electricity. There were low-watt bulbs in all the fixtures, likewise. (..) No doubt the shower would be weak and strangled, and the towels thin, and the soap small, and the shampoo cheap… »

Eh bien, rien à voir avec le Huron Sands. On a plutôt découvert un petit coin de paradis.

Huron Sands est très au-delà d’un « motel » anonyme aux chambres sans grâce et mornes. Ses dix chambres sont élégantes, avec un plafond incliné en bois avec traverses, un plancher en bois flottant, des murs bleu-vert et des vitraux sur le triangle de vitre au-dessus des portes (photo). Les propriétaires avaient racheté un motel bâti vers 1958 et tout rénové.

Les vitraux des chambres 2 et 3 sont vraiment magnifiques. Notre chambre, la 1, n’en avait pas mais un appliqué-collé tamisait la lumière au-dessus des rideaux en un doux bleu.

Certaines chambres avaient des cuisinettes; pas la nôtre, mais elle comptait un four micro-ondes, une cafetière, un petit frigidaire et une bouilloire pour le thé, ce qui nous a permis de nous faire un peu de repas. Un gros plus: ils acceptent les animaux de compagnie !

Souvent en motel, les décorations sont inexistantes. Même en hotel chic, les cadres sont des reproductions cheap. Pas ici. Les cadres et oeuvres d’art faits par des artistes locaux sont même disponibles pour la vente! Au restaurant, on pouvait acheter des pots de délicieuse gelée de « hawberry » faite maison. Les dames qui géraient et le motel et le petit restaurant (dont mon mari a essayé TOUS les plats lors de notre passage), et le fils de l’une d’elles, ont été au-delà de nos attentes.

Oui, un bel endroit !

Je recommande chaudement le restaurant car il y a des aussi mets végétariens et végans. Tania cuisine de merveilleux bourrekas et des crêpes russes « blinis » qui font notre bonheur le matin. Il y a aussi de la soupe aux lentilles et du « borscht » qui valent le détour, et des plats plus copieux et des déjeuners. Ouvert de 9 h à 9h avec une pause entre 2 et 4 heures. Leon et Colleen sont super gentils, en deux semaines on a appris à apprécier leur constant labeur! Colleen nous a apporté un vieux drap pour ranger nos bicyclettes en sécurité (Photo)

La gentille maîtresse des postes, Éleanor, avait son petit bureau collé entre le restaurant et notre chambre no 1, donc on a pu acheter des timbres et envoyer des lettres et paquets, ce dont je ne me suis pas privée.

La borne de recharge au mur du bureau de poste pour recharger une batterie de voiture électrique! C’est lent, ça prend 5 heures, mais c’est utile. PLUS (continué): l’eau du robinet goûte très bon! Salle de bain très propre.

Une petite place tricotée serrée

À Providence Bay, il n’y a pas de dépanneur, alors le petit café Muchmor et le restaurant du motel comblent ce manque. Le Mutchmor est très impressionnant avec une superbe murale qui fait la joie des réseau sociaux. L’établissement offre de tout, y compris des chambres, des cours, de l’artisanat local. Et le café intégré offre des patisseries, des collations, sandwiches et café bien sûr!

Des jeunes de Sudbury, à 1 heure et demie, y travaillent l’été.

Un voisin tient même un mini BBQ tous les jours, ce qui dépanne quand les deux restaurants (autres que le Huron Sands, ouvert 7 jours) sont fermés le lundi.

Dans une île au nord, la nourriture est forcément un peu plus chère qu’au sud à cause des réseaux de distribution. Les prix y sont en conséquence: 8 piasses pour un bon hotdog, 10-12 pour un burger bien garni. Gilles a apprécié le restaurant de poisson.

Et la plage…

Coucher de soleil sur la plage de Providence Bay, sur un lac Huron calme.

Distance de marche de la plage: 250 mètres, deux rues. Si vous prenez la rue McNevin, il y a une mini-bibliothèque d’échange de livres devant la petite église. J’y ai laissé un des miens…

Un pavillon d’interprétation, un mini-magasin et des terrasses avec des tables joignent la promenade, un bonheur pour les promeneurs et ornithologues amateurs. Il y a des toilettes publiques et une plaque pour se rincer les pieds ensablés, une très bonne idée. Les toilettes ont un espace pour se changer aussi. Il y a aussi, joie, des appareils d’exercice accessibles et des structures de jeu pour les enfants.

Un long tapis permet de passer du parking à la plage sans se fatiguer à marcher dans le sable pour ceux-celles qui sont chargés de chaises, serviettes, parasols, tente de plage, etc. Plus loin on peut louer des canots-kayak.

La plage et la baie offrent du sable fin, avec un peu de grains de magnétite (le guide dit qu’on peut s’amuser avec une aimant pour en ramasser).

Tôt le matin, les eaux plus calmes m’accueillent pour une trempette tranquille. Je signale la clarté exceptionnelle de l’eau du lac Huron, d’une belle couleur vert émeraude. Je n’ai pas vu de poissons car la baie près de la plage est peu profonde, et du sable fin.

Manitoulin, c’est aussi un rêve de géologue.

Le milieu des alvars, spécial. C’est un milieu semi aride sur une couche de roche calcaire (surtout de la dolomie) sur le bord du lac Huron. Le sol y est pauvre, et les plantes habituées aux changements de niveau d’eau. L’eau du robinet a d’ailleurs un très bon goût. On en a rapporté dans nos bouteilles pour faire durer nos vacances!

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Mes paliers de concentration

(Bon, là il manque les bonbonnes d’air pis mon ordi, mais c’est à peu près l’idée)

Ceux et celles qui font de la plongée sous-marine (où qui ont, comme moi, regardé les documentaires du capitaine Cousteau quand ils étaient jeunes) savent qu’avant de remonter en surface, il faut faire des arrêts obligatoires pour permettre aux molécules d’azote de quitter les tissus dans lesquels elles s’étaient réfugiées en haute pression, pour retourner dans l’air expiré.

Sinon, l’azote peut décider de revirer en gaz pendant qu’il loge encore dans nos veines et nos cellules, et ‘c’est pas beau tout de suite’. Les accidents de décompression sont aussi dangereux que leur inverse, l’ivresse des profondeurs (la narcose de l’azote) qui se développe sournoisement quand on reste trop longtemps à 100 pieds de profondeur.

Plonger en eau profonde

Pour moi, écrire, c’est comme plonger en eau profonde.

Sauf que mes paliers de décompression sont en sens inverse ! Ça me prend du temps pour atteindre le niveau de concentration pour pénétrer dans une histoire. Des paliers de ‘compression’ ou de concentration….

Mon premier palier prend environ 45 minutes à une heure. je repasse sur ce que j.ai écrit la veille pour me remettre en tête l’histoire et son atmosphère, je vérifie des notions, des lieux, etc… Si j’écris 100 mots, c’est normal.

Au deuxième palier, qui me prend une heure, j’entre dans l’histoire, et je fais du 300-400 mots à l’heure.

Au troisième palier, tout devient magique: mes doigts épousent le clavier et les idées se transmutent en mots sans que j’ai à m’arrêter. J’ai l’impression que l’histoire s’écrit toute seule, et j’approche de 600-800 mots à l’heure.

Si je ne suis pas interrompue, j’atteins mon quatrième palier de concentration: l’histoire déboule comme une avalanche dans ma tête, les doigts et les mots roulent comme des billes. C’est le paradis. Je défonce les 1000 mots à l’heure. Souvent, c’est le soir que j’atteins ce palier, quand j’ai une tombée qui se rapproche.

MAIS… je descends rarement à ce 4e palier.

Ah, si mes paliers étaient aussi simples ! (Photo de Francesco Ungaro sur Pexels.com )

Les interruptions!

Par contre, pour remonter en surface, pas besoin de paliers.

Dès que mon mari enthousiaste vient me parler d’un truc qu’il a vu sur internet ou entendu à la radio, pouf! remontée immédiate. Si l’interruption dure moins d’une ou deux minutes, et que je n’ai pas à répondre à des questions, je peux replonger et traverser mes paliers de ‘concentration’ assez rapidement.

Hélas, c’est rarement le cas.

Surtout qu’une autre condition favorise mon retour rapide en profondeur: l’assurance que je ne serai PAS à nouveau dérangée dans les prochaines minutes !

Donc, il s’est passé 5 ou 10 minutes qui ont mangé ma concentration. Et, quand l’interruption achève, je dois replonger et refaire mes paliers. Et, souvent, à peine replongée, évidemment, c’est déjà l’heure du souper…

Confession

J’ai écrit cet article à partir d’un autre mésaventure littéraire: je taponnais joyeusement sur une super-histoire de science fiction qui se déroule en Antarctique, pom-pom-pom… quand d’un coup, un détail scientifique erroné me saute aux yeux. Ciel! Ai-je bien calculé la position du soleil sous l’horizon lors de la nuit polaire australe?

Remonte en surface, ouvre Internet, vérifie l’info, se laisse dériver sur les sites de Wikipédia, puis le site de la station Scott-Amundsen, s’amuse à regarder la web cam (il fait froid ici mais pas autant que là-bas) bref… Je perds du temps et intérieurement ça m’agace.

Et puis, voilà que je me torture: devrais-je changer ce paragraphe explicatif pour le placer plus près du début? Mais j’écris tricoté tellement serré que déplacer un paragraphe ou un mot exige de réécrire plusieurs autres. Et aussi, je reste en surface à jongler avec ces paragraphes!

Finalement, je suis allée prendre une marche pour me dégager les idées, en me disant qu’ici, c’est plus chaud qu’au pôle sud…

Up! (Une étude de mobilité sociale)

Non, je ne parle pas du sympathique film de Pixar, mais d’un documentaire original sur la mobilité sociale réalisé au cours de 56 ans par monsieur Michael Apted. Celui-ci suivra, entre 1964 et 2019, 14 jeunes Anglais, de 7 à 63 ans, et les interviewant à chaque 7 ans.

Les cloches de Londres (Photo de Tommy Milanese sur Pexels.com )

Le mythe

Vous connaissez cette belle légende du petit Dick Whittington, pauvre orphelin qui partait de Londres après avoir confié son chat à un capitaine marchand? Alors qu’il gravissait une colline, il croit entendre les cloches de Londres le rappeler:

Dick Whittington, Dick Whittington
Trois fois Lord-maire de Londres
tu deviendras

Et il appert que son chat s’était rendu fort utile pendant le voyage, en chassant les souris d’une royaume. Le capitaine rapporta une fortune au petit Dick.

Dans la vraie vie, Richard Whittington n’était pas d’une famille pauvre, mais n’étant pas l’aîné, s’en vint à Londres pour travailler dans une mercerie. Peu à peu, il fit des bonnes affaires et deviendrait Lord-Maire de Londre non pas pour trois, mais quatre termes. Il reste un personnage intéressant, qui contribua à des oeuvres charitables, construisit un hôpital qui existe encore aujourd’hui, un abri pour les pauvres, des fontaines et des toilettes publiques (en 1400, ce n’était pas du tout évident!)

Cela reste quand même un exemple légendaire de mobilité sociale ascendante. Ce à quoi nous rêvons tous: améliorer nos conditions de vie. Et, si on devient relativement riche, améliorer celles des gens autour de nous comme le fit Whittington.

Donc, en travaillant fort, on devrait se hisser au-dessus de nos conditions de départ. Vrai?

La mobilité sociale étudiée sur 56 ans

Revenons au documentaire de Michael Apted.

Ça donne une série d’épisodes où tu vois 14 personnes (assez variées pour l’époque!) vieillir devant toi, depuis les enfants qui ont des rêves, les adolescents qui espèrent, les adultes qui vivent les mutations sociales et les crises économiques (la privatisation sous Thatcher dans les années 1980, l’effondrement de la bulle de 2008 (= ouch!) Il va sans dire qu’on perd deux ou trois jeunes en cours de route.

“By following these Britons for 56 years, Apted’s Up series shone a unique and sometimes devastating light on how people’s fates are decided as much by social attitudes and class as by their character or grit.” Alissa Quart, auteure de l’article.

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Une petite sortie

Je m’entraîne pour un marathon dimanche prochain, ce qui ne m’empêche pas de passer toute ma journée pour regarder une sortie spatiale spéciale! Pour la première fois, deux femmes, Christina Koch et Jessica Meir, allaient compléter une réparation à l’extérieur de l’ISS.

On voit Christina qui s’affaire. Comment je le sais? Les barres rouges sur les jambes!
(Toutes les captures d’écran: gracieusetés de la NASA et de l’ISS)

Ce qui m’a impressionnée sur la station internationale, ce sont ces belles barre cuivrées pour s’attacher et circuler en sécurité (photo ci-bas). Chaque astronaute utilisait deux longs filins, et un ou deux courts. Chaque crochet avait sa couleur. Chaque outil avait son fil, aussi, donc pas de danger d’en perdre un, qui deviendrait un micrométéorite après… En tout moment, on s’arrime!

Notez le filin près des pieds. Les autres captures sont trop floues.

Les communications tissaient les liens pour assister les réparatrices. Beaucoup d’acronymes, et chaque tour de vis était précisé, chaque boulon numéroté.

L’entrée dans le sas, après sept heures… Je ne savais pas combien de réserves elles avaient! Notez le crochet à droite.

Les deux astronautes Christina Koch et Jessica Meir ont procédé à une sortie dans l’espace de 5h30 qui a finalement pris… 7h17 !!

Elles ont fait le remplacement si efficacement que la mission s’est prolongée pour procéder à une inspection visuelle de la station. On apprécie l’entraînement pour un scaphandre (pardonnez l’ancien nom, les nouveaux sont des acronymes) qui pèse 300 livres avec l’inertie qui va avec.

Mais ça a été long pour entrer dans le sas ! Juste les voir dégager toutes les traîneries, les filages, et manipuler la grosse porte (le hatch) pour la replacer (quoi? c’est pas attaché?) et la verrouiller m’a mise sur les nerfs. On est vraiment loin du cinéma…

Gros, gros soupir de soulagement quand les deux astronautes sont rentrées… (on voit les pieds qui dépassent de derrière le couvercle thermique).

D’ailleurs ces sorties ne sont pas sans dangers. Les astronautes vérifiaient mutuellement leurs tenues de sortie et leurs gants régulièrement, pour déceler des égratignures. Christina a trouvé une tache. Ça pourrait être une simple tache d’huile, mais… On ne veut pas risquer de contamination à l’intérieur de l’ISS. (Et ça va dans les deux sens: ne pas contaminer l’espace avec nos microbes.)

Une tache sur un gant? On prend pas’d’chance! Les gars ont vu le film Life eux aussi…

Dans les films de science fiction, la sortie par le sas semble toujours si simple!

Ici, le-dit sas était encombré de tellement d’affaires (vois la photo en bas) qu’en sortir et y rentrer après la mission de remplacement d’une batterie prenait plus d’une demi-heure. Et la batterie remplacée était hé-naurme et encombrante! Sans compter le pack de survie-et-de-propulsion dans le dos, gros comme un frigidaire ! Bref, un sas, c’est pas mal comme nos garages, plein d’affaires qu’on n’utilise pas souvent.

À la fin, rendu à 7 heures de sortie, je stressais pas mal plus qu’elles! Et enlever avec précaution les « frigidaires » sur le dos et les gants, a pris du temps.

Vraiment, un peu de ménage dans le sas ça ferait du bien! Mais bon, si on ne l’utilise pas souvent et que le volume à l’intérieur de l’ISS est limité…

Pour en savoir plus, le site de la NASA

Un peu de lecture? Je vous recommande chaudement ce livre de Mary Robinette Kowal, The Calculating Stars pour oublier le froid glacial des étendues intersidérales!

Les beaux secrets de Las Vegas (1)

Oui, Las Vegas, cette ville qui a fleuri au milieu du désert grâce à des sources cachées (le nom Las Vegas veut dire The Meadows), a la réputation que vous connaissez! Pourtant, depuis les années 1990, la ville « du péché » se tourne de plus en plus vers les familles.

Las Vegas a une mairesse, Carolyn Goodman, depuis 2011! Celle-ci a succédé à son mari Oscar (décédé) et poursuit des politiques progressistes. Le transport en commun est bien développé, entre autres.

Une vue iconique de Las vegas! Face à la Fremont Experience

Une vue iconique de Las Vegas! Face à la Fremont Experience

J’y ai séjourné pour une rencontre motivante d’écrivains. Pourtant, j’y ai découvert d’autres aspects moins connus et très positifs.

Cette semaine, j’ouvre avec des murales. Celle-ci se trouve derrière le restaurant Vegenation, dont je parlerai bientôt.

Une murale qui anime un triste stationnement!

Une murale qui anime un triste stationnement! Près de la 6e avenue

Une autre murale colorée, entourant le même stationnement.

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Les endroits cachés:

Cette murale d’astronaute et de licorne n’est visible que depuis la ruelle!

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Une autre murale, commanditée par le bar.

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Les murales commanditées

Ci-dessous, une murale bien difficile à imiter! Les édifices de Las Vegas ont plusieurs murales géantes.

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Je ne les ai pas toutes mises. Il y en a des magnifiques sur le « Strip » mais je n’y résidais pas. Par contre, ce petit trompe-l’oeil nocturne est charmant!

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Cette magnifique murale a été maculée par un vandale (le sang rouge) mais on pourrait croire à un message sur la fragilité de la nature.

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Passons aux murales rebelles!

Surprise! Las Vegas c’est un endroit qui affiche des convictions sociales inattendues.

Corporate Welfare? Not a taker!

Corporate Welfare? Not a taker!

Cette jeune fille rose et rebelle semble tirer la langue à la police!

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(je n’ai aucune idée de l’usage de cette machine blanche, je soupçonne qu’il s’agit d’un éclairage d’urgence.)

Un très beau graffiti! On peut voir que le visage de la femme se poursuit sur l’asphalte, un signe que l’artiste a été pointilleux. Les autres graffiteurs ont d’ailleurs (pour la plupart) respecté cette image!

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Le voyageur. J’avais pris une seconde photo sans le poteau, mais la réflexion du soleil a nui et presque effacé ce portrait si humain.

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Enfin, un peu de science-fiction classique!

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Un moment de beauté

La dernière journée à Las Vegas, je suis tombée pile sur cette murale pleine de beauté et de sérénité.

La plus belle murale de Las Vegas, selon moi

La sirène

Et où se situe cette merveille? Ici, derrière cet établissement dont la figure de proue est… une autre sirène!

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Voilà c’est assez pour cette semaine! Si vous avez d’autres belles murales de Las Vegas, partagez-les dans le fil de commentaires.

Bonne journée internationale des femmes!

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Cette très belle image est sans doute une publicité de jeu, mais je trouve que Fear no Fate (j’avais lu Fear no Hate) est un message qui s’adresse à toutes!

 

Image

Chemin d’hiver

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Ce paysage par moins vingt degrés

par d’autres promeneurs fréquenté

Dans ma ville, un secret bien gardé 

 

 

 

Se promener en ski de fond requiert des températures assez froides pour garder la neige glissante. Mon année 2019 commence sur la pointe des skis, à écouter les oiseaux au bord de lac Wabukaine, Mississauga.

 

6 décembre

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Parce que j’y étudiais un beau métier, et que tous mes enfants de papier et mon fils au cœur d’or auraient pu ne jamais exister si je n’étais sortie vers 17h15 pour prendre le thé chez ma grand-maman.

Le chaleureux petit appartement sur la rue Darlington où ma grand-mère Laframboise et moi aimions lire ensemble dansait dans mon esprit épuisé. C’est arrivée au bas du grand escalier de bois que je me suis rappelée…

*

…que ma chère grand-maman complice Edmée Laframboise née Saintonge était décédée six mois plus tôt, le 6 avril 1989! Et mon grand-papa Paul Laframboise l’a rejointe en octobre 1989. Il n’y avait donc personne sur la rue Darlington, ce 6 décembre 1989!

*

C’est an arrivant dans mon petit appartement que mon amie Pascale (elle-même présente toute la journée mais repartie plus tôt) m’a téléphoné et appris la fusillade à Polytechnique. Et les détails sortis au compte-goutte indiquaient à quel point que la haine des femmes avait pris le relais de la raison pour le tireur.

*

On blâme un groupe ou une personne pour ses déceptions. Puis on gratte son égratignure; la blessure s’infecte, la douleur est alimentée, renforcée par les préjugés. On se dit que l’autre qui ne satisfait pas nos attentes mériterait que… Puis, on fait le pas fatal de se donner la permission de se venger.

*

La haine a été reprise pour blâmer les victimes, comme d’habitude! La violence envers les femmes? Je m’en lave les mains! 

C’était il y a 29 ans. Aujourd’hui, le réflexe de l’invisibilité des femmes pose problème.

J’ai parlé de poison mental, de la prison des préjugés qui conduit à la violence. Sortie de Polytechnique avec mon diplôme en plein récession, je suis entre-temps devenue ingénieure des mots, bâtisseuse de ponts entre les gens.

Je propage et encourage la biodiversité sociale pour faire face aux défis qui nous guettent.

Noël approche. Je vous souhaite de partager votre lumière pour construire une société où il fait bon vivre. Chaque petit geste compte : je compte sur vous pour doucement construire des ponts et tricoter une humanité plus serrée!

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Pour les âmes en peine qui arrivent sur cette page

Les accidents arrivent toujours aux gens pressés! Michèle Laframboise glissant sur un trottoir mouillé

La vie nous égratigne (ma chute l’an dernier où je me suis cassé un os! )

 

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On se pitche de la boue sur le pare-brise mental: le collage d’étiquettes de préjugés fait taire la pensée!

Une hygiène mentale s’impose!

Procéder à un bon lavage de préjugés fait du bien!

Débarrassez-vous du poison mental des attentes irréalistes!

Gaffes à la tentation de poser des étiquettes sans prendre la peine d’échanger et de connaître les personnes!

La tentation de s’enfermer dans les bulles des réseaux sociaux avec des gens aux préjugés tellement semblables qu’on risque l’asphyxie mentale!

Comme hygiène mentale, mon père Jacques Laframboise, lisait un bon livre. C’est aussi ma méthode jusque tard dans la nuit. Le lendemain du massacre, j’ai ouvert un livre de math avancées et j’ai fait les exercices de dérivées: de pures mathématiques qui ont apaisé ma peine.

Colère et frustrations!

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Les déceptions, personnelles et professionnelles, ça nous arrive à tous!

Quand la vie nous égratigne, on se sent en maudit.  La colère est une grande tentation de ressasser nos injustices, mais elle se nourrit de nos pensées qu’on aime ressasser. Ce petit texte glané sur le site méditer pour être heureux indique comment reconnaître les pensées qui nous grugent le moral : quelles pensées suivre ou pas?

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Quand je vis une colère ou une frustration: je sors courir

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ou bien je me livre à une activité plaisante comme celle-ci-dessous!

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Ou une activité d’intérieur agréable, comme faire de la BD dans mon cas.

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Haro sur les poisons du mental!

Voici une courte feuille pigée sur le site psychologytools.com, qui déclame les mauvaises habitudes mentales (et je les ai toutes!!)

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Pensées inspirantes

Voilà, et maintenant une belle page de gratitude!

La savante folle cueille au passage une pomme d'un petit pommier tordu.

Savoir apprécier les êtres et les choses autour de nous. Ce petit pommier rabougri a beaucoup donné!

Et un choix de musiques instrumentales inspirantes que j’ai rédigé après un autre acte de vile violence à Toronto: musiques et lectures pour les âmes attristées

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Des myosotis qui nous sourient entre deux pierres

Une grange solitaire dans les Laurentides

Paix et sérénité hivernale – partagez votre lumière!

Juillet généreux

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L’été s’y met à profusion, et les framboisiers nous donnent sans compter depuis une semaine. J’ai préparé trois « batchs » de pots de confitures, et ça continue…

La générosité revient souvent parmi mes thèmes. Tout comme la gratitude. C’est ce que je nous souhaite le plus, alors que je cueille et cueille des petits fruits.

Je ne parle pas ici de la générosité hypocrite qui s’étale dans des bals de charité où l’important est de montrer notre richesse, et de cautionner un système gagnants-perdants qui produira une bonne réserve de nécessiteux ayant besoin de charité…

Je parle de générosité en temps, ce temps libre qui nous fait parfois cruellement défaut, en efforts, en écoute…

Le framboisier vu d’en haut, montre quelques beaux fruits visibles. Or, si on s’accroupit et qu’on soulève la tige sans craindre les épines, on découvre sous les feuilles dix fois plus de fruits mûrs!

Je reçois une leçon de générosité chaque fois que je cueille ces fruits qui poussent dans ma cour. Le framboisier ne demande rien, seulement du un coin de terre, un peu de soleil et de pluie

Je reçois une leçon de générosité chaque fois que je cueille ces fruits qui poussent dans ma cour. Le framboisier ne demande rien, seulement du un coin de terre, un peu de soleil et de pluie

C’est la même chose quand vous vous arrêtez pour prendre du temps avec une personne, une seule, et  découvrez sa richesse cachée! La musique de l’âme se laisse écouter pourvu qu’on fasse silence de nos préjugés.

(Et non, je ne réussis pas toujours mes confitures ou le silence de préjugés, mais je poursuis mes efforts dans cette excellente — et succulente– direction!)

Générosité des confitures cette année!

Générosité des confitures cette année! J’ai même gardé l’écume rose dans un bol à part. Certains sont partis par la poste vers des ami-es et membres de ma famille…

Pour voir plus de photos de mon jardin, ma page Instagram

Une autre fois, je devrai vous parler des fleurs, surtout les humbles hémérocalles qui explosent au soleil en ce moment…

La vie après la mort… pour vos livres!

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Ma pile à lire va cesser de croître…

Sachez protéger votre droit d’auteur, car votre copyright dure jusqu’à 50 ans après votre décès, 70 ans pour les résidents des États-Unis. (Extrait de Ma pile à lire)

Saviez-vous que le chanteur Prince, à sa mort, n’avait pas de testament? Une catastrophe pour sa famille.

Priscilla Presley a sauvé de la ruine sa fille Lisa Mary (qui avait 9 ans) de la ruine quand le chanteur a légué à l’enfant une propriété qui s’est avérée pleine de dettes?

Ce dernier exemple se trouve dans un livre court et très pratico-pratique par M.L. Buchmann, un auteur de suspenses romantiques militaires (si!) que j’ai eu le plaisir de rencontrer récemment. Il donne quelques exemples marquants quand une personnalité meurt sans laisser d’instructions ou que ses héritiers ne gèrent pas bien les avoirs intellectuels (droits d’auteur) du parent écrivain DCD.

Voici son entrevue sur le sujet à Kobo Writing  Life avec Mark Lefebvre. Matt est quelqu’un de hyper-bien organisé: et même si certaines règles s’appliquent aux USA, les conseils sont valables pour les Canadiens. Pour sa fiction, voir sa page d’auteur ici.

Carte des durées de droits d’auteur dans le monde, Wikipedia. On trouvera un tableau détaillé ici. Certaines durées de vie du copyright sont particulièrement longues (100 ans après le décès au Mexique!)

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Quelques ouvrages de références (en anglais hélas, je fouille pour vous trouver les références dans la langue de Molière).

The Copyright Handbook – What Every Writer Needs to Know: par Nolo Press (448 p.). La dernière édition vient de sortir. Cher, même pour le e-book, mais allez voir la vente Halloween sur leur site. Prix en USD. J’ai la version électronique de l’édition précédente. À ne pas lire d’une traite…

Helen Sedwick, Self-Publisher’s Legal Handbook, Ten Gallon Press (<200 p.). Helen est une avocate spécialisée en affaires avec 30 ans d’expérience dans ce domaine. « Stay out of court and at your desk » est son motto. Le dernier chapitre montre des extrait de clauses de contrat écrit en langage légal sybillin, avec son interprétation en anglais normal.

Kristine Kathryn Rusch- Business Musings: Prince, Estates, and The Future  et  Business Musings: Agents and Estates.  Articles de son blog sur le sujet. Kris est une auteure qui a mon âge mais avec dix fois plus de titres publiés, et très, très avisée sur le plan des affaires! Je recommande chaudement son blogue.

Bon, je retourne appliquer ce que j’ai appris!