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Un dessin pour la Cop28

Le dessin original date un peu, car je l’avait créé pour souligner la semaine de l’environnement en…. 1992. Merci à St-Ex pour l’inspiration. Avec un peu de couleurs, le dessin reste d’actualité… hélas. Ce n’est pas la première fois qu’une conférence internationale s’embourbe à la suite d’une collision frontale entre deux visions opposées de l’humanité et de la planète.

L’argent (“l’économie”) compte plus que les gens

La première vision considère que tout est jetable (sauf un cercle limité de privilégiés) et monnayable sur le court terme. Le but à long terme est d’accumuler assez de richesses et de réserves matérielles pour supporter la catastrophe sociale et climatique. Parce que l’industrie des énergies fossiles savait depuis les années 1970 ce qui nous pendait au bout du nez. Comme avant eux, l’industrie de la cigarette qui a menti à des générations de fumeurs. Alors, oui, les capitalistes se soucient bel et bien du futur, mais seulement un futur où leur petit groupe de seigneurs dominera le reste de la population.

Les gens (et une planète viable) compte plus que l’argent

L’autre vision soutient que la planète et tous ses habitants méritent d’être protégés. Les humains doivent travailler dur pour arrêter la pollution maintenant et pas dans vingt ans (et mettre fin aux multiples conflits qui polluent eux aussi) pour assurer à long terme un futur convivial. Et, bien entendu, la vie dans cette nouvelle pousse de société sera bien différente de la course de rats d’aujourd’hui.

Depuis 2009, j’ai écrit plusieurs histoires portant sur la destruction de l’environnement et la catastrophe climatique. Monarque des glaces.

Et nos propres actions ?

La COP 28 a accouché d’une version édulcorée prônant une élimination progressive des combustibles fossiles. Je m’y attendais un peu, là. Comme on ne peut compter sur les richissimes seigneurs pour nous aider à sortir de l’ère pétrolière (trop occupés qu’ils sont à préparer leurs bunkers de luxe), c’est à nous que revient le gros du travail.

Comme je l’avais dit lors d’une conférence en 2009 à une table ronde d’Anticipation World SF, le pétrole fossile n’est pas mauvais en soi… à condition que nous arrêtions de le brûler. Laissons, peut-être, 1/100 des véhicules à carburant pour les urgences. Il y a beaucoup de choses utiles qu’on peut créer à partir du pétrole fossile (une fois que les compagnies ils auront nettoyé leur processus d’extraction). Le laisser dans le sol n’est pas non plus une mauvaise option.

Nous ne pouvons nous contenter de faire seulement des « petites actions qui s’additionnent pour faire un grand impact ». Il faut faire BEAUCOUP d’efforts sur de nombreux fronts (nourriture, vêtements, ordinateurs et gestion des déchets, entre autres), et pas pour quinze minutes, là. En tant que consommateurs, nous pouvons forcer les industries obstinées à cesser de polluer, à cesser de quêter l’argent des gouvernements pour nettoyer leurs procédés. Après tout, le « marché », c’est nous.

La base de la pyramide doit bouger !

L’impulsion doit venir du bas vers le haut, car ceux qui trônent au sommet de la pyramide n’écoutent pas. Créons un environnement favorable, changeons la façon dont nous nommons les problèmes pour les rendre accessibles, plus compréhensibles. Et acceptons d’en payer le prix en perte de confort, perte de temps libre, de médias sociaux…

À l’époque de St-Exupéry, la Seconde Guerre mondiale était LA grande préoccupation. Le Printemps silencieux de Rachel Carson verrait le jour dix-huit ans après la mort du valeureux écrivain aux commandes de son avion.

Mais cette fable faussement simple du Petit Prince parle de la beauté fragile du monde, comme la rose que le garçon veut protéger. *

Protégeons les choses fragiles qui sont importantes

Une belle rose jaune. Photo de Pixabay sur Pexels.com

* Le chapitre du Baobab est une fine allusion aux espèces invasives…

Le joyeux et le triste

Souvent, les choses m’arrivent depuis les deux extrêmes du spectre, joyeux et triste. Un peu comme une nuit étoilée, où on devine le froid, mais aussi la promesse d’un temps meilleur.

Cette photo n’est pas de moi, mais de Martin Mariani sur Pexels.com

Le triste

Ma délicieuse mère est malade, de ces maladies dont on ne rebondit pas à 96 ans. Et aujourd’hui marque le jour anniversaire d’un triste événement qui me rappelle à quel point les progrès sont fragiles pour les femmes. On croit être arrivée à l’égalité, enfin, et… bon. Lire mes articles sur le 6 décembre à Polytechnique ici, et ici.

Aujourd’hui, je voulais commémorer en participant à une rencontre publique, où une cimenterie va demander un « droit de polluer » dans mon quartier… si, si! Au moins, ils font pas ca dans notre dos, même si les chances des citoyen-nes de contrer un changement de la réglementation sur les émissions sont faibles. Comme je suis enrhumée, il se peut que je participe à distance. Pour en savoir plus. Le site de la compagnie qui disent qu’ils se préoccupent d’environnement depuis 60 ans…

C’est Rachel Carson qui serait contente! (Silent Spring, publié en 1962…)


Le joyeux

Mais ce jour révèle de plus joyeuses nouvelles, artistiques et littéraires. Cette belle critique de A. C. Wise dans le dernier Locus (une revue de SF que je soutiens, d’ailleurs) parle de Tears Down the Wall, publié dans le numéro d‘Asimov’s “Slightly Spooky” de Septembre/Octobre 2023.

The story takes several satisfying twists and turns, and the world building is nicely done, providing a lush backdrop against which the mystery gradually unfolds.
— Locus

Et j’ai aussi vécu deux beaux salons du livre, un à Rimouski et l’autre à Montréal, qui me font découvrir des nouvelles personnes.

Et les Rendez-vous de la BD de Gatineau, à l’organisation si généreuse, viennent de se terminer. J’ai eu la joie de dessiner devant public avec la talentueuse slammeuse LouNat, qui dénonce habilement les médias sociaux.

Encore là, comme artiste, rencontrer mes collègues et en découvrir de nouveaux qui trippent sur les mêmes choses que moi, ça fait chaud au coeur.

Que votre journée soit belle et vos actes généreux!

Le temps qu’il fait, qu’il fera…

À l’époque de la publication de ce roman, en 1973, on parlait ouvertement de la pollution et de ses impacts…

Pendant que l’Australie brûle et que les politiciens continuent de pérorer avec un bandeau cousu de dollars sur les yeux, on annonce un petit 413.09 ppm CO2 (mesure du carbone atmosphérique à Mauna Laua.)

Les ppm (parties par million) est une mesure du taux de carbone (CO2) dans l’air. Autrement dit, une mesure de la pollution,une gracieuseté du journal The Guardian.

Avant l’ère industrielle, quand les promoteurs étaient encore innocents au sujet de l’environnement (après avoir décimé/dépossédé les premières nations), ce pourcentage se situait autour de 280 ppm.

315 ppm en 1958

350 ppm en 1986 – oui, c’est le pourcentage limite qu’on ne souhaite pas dépasser.

400 ppm en 2013

413.09 ppm aujourd’hui…

Mentalité à tiroirs : Climat et pollution ne sont pas séparés

Les changements climatiques et la pollution ne sont pas des tiroirs séparés! Lien vers cet article plus long publié ici en 2011. Ecrit en réponse à tous ces soi-disant économistes qui clament que le climat est une religion (mais ils ouvrent le parapluie quand il pleut et enfilent leurs bottes quand il neige…).

C’est dire que la Savante folle va désormais ajouter à son site cette mesure.

Pour finir, un site bien illustré ici. Et un autre ici pour des graphiques

Pollution et climat: du cinéma à la démarche scientifique

En parallèle à mes activités d’écriture, je garde un oeil collé (mais pas trop) sur l’actualité et les sciences. Ce qui me permet d’observer les jeux des « controverses » qui agitent les médias face aux symptômes du réchauffement climatique.

Mentalité à tiroirs : Climat et pollution ne sont pas séparés

Les deux tiroirs

La dernière tendance dans le déni du changement climatique est arrivée: un article du The Globe and Mail dit aux écologistes de se la fermer, euh … « se concentrer sur les vrais problèmes» (la pollution, le smog, la perte des habitats naturels) au lieu du réchauffement de la planète qui est trop compliqué pour qu’on y applique une solution simple. On encourage les lecteurs soucieux de l’environnement de séparer le bon grain de l’ivraie.

Cette assertion suppose l’existence de deux tiroirs distincts: l’un appelé «climat» et l’autre «pollution», qui ne peuvent pas être ouverts en même temps. Lire la suite

Le prix Solaris 2010 gagné par la savante folle!

Ca fait du bien d’annoncer une bonne nouvelle de temps en temps.

 » Le Prix SOLARIS 2010 a été attribué à Michèle Laframboise pour sa nouvelle de science-fiction intitulée « Monarque des glaces ».


En septembre 2009, un webzine britannique avait invité des auteur-e-s à soumettre des flash-fictions, illustrant le futur dans cent ans dans un esprit de SF « mundane » selon la définition de l’auteur Geoff Ryman. Mundane veut dire pour moi, le plus terre-à-terre possible.

La prospective est un outil de réflexion essentiel pour les auteurs et amateurs de science-fiction. J’ai tout de suite puisé dans ma formation de géographe et noté des idées sur un futur écologiquement triste, desquelles j’ai tiré un embryon de texte. Hélas, j’ai vite dépassé la limite (très courte) de mots. J’ai laissé le texte en jachère et j’ai travaillé sur autre chose.

Un ou deux mois plus tard, j’ai repris le texte, et trouvé un point de vue spécial par un narrateur particulier. Puis j’ai laissé reposer.

Quand la tombée du concours pour le Prix Solaris approchait, j’ai retravaillé le texte, affiné le personnage et son environnement, ajusté le ton dominant de l’histoire… et de la fin. Le texte avait gagné en maturité et, comme un enfant dont on est fier,  je l’ai laissé partir.

J’ai reçu la bonne nouvelle la semaine dernière. Ca me remplit de fierté toute maternelle!  La récompense, généreuse, inclut la publication du texte dans le prochain numéro de la revue Solaris.

On trouve le communiqué officiel ici .

La Terre est une balançoire

Terre Ca fait 40 ans qu’on parle de « pollution« , d’écologie puis d’environnement.

Les changements climatiques sont devenus un débat commode et les plumes s’enflamment. « Grande messe écologiste »,  « catastrophisme », propagande », campagne de peur »… les mots choisis par certains commentateurs sont indicatifs non pas d’une position sereine sur le sujet, mais d’un désir de se laver les mains de l’état de la planète et de passer « à autre chose ».

La position sceptique ou « négationniste » sur le climat est largement subventionnée par des grandes entreprises qui préfèrent rester les bras croisés. L’argument comme celui des taches solaires (pigé sur un site sceptique) n’est pas valide pour expliquer les variations (le soleil existe depuis 5 milliards d’années!), pas plus que celui de l’alignement des planètes, de l’atmosphère martienne, etc. Mais ces arguments servent quand des entreprises et leurs porte-paroles subventionnés veulent se dédouaner des impacts d’un perturbation du climat qu’il est de plus en plus difficile de nier…

C’est une raison commode de se laver les mains des problèmes climatiques et de refuser de participer à l’effort pour rendre la planète habitable, préserver sa biodiversité non seulement biologique, mais sociale.

Or, PERSONNE, ni David Suzuki ni Al Gore, ni moi-même, ne DÉSIRE un réchauffement climatique. Personne ne prie le Seigneur Jésus à chaque jour pour que la planète se dégrade davantage, avec les milieux naturels et habités qui y sont liés.

Je ne VEUX pas de réchauffement climatique. Comme les grandes entreprises pétrolières qui ont une peur bleue de payer leur part des pots cassés ou de mettre en marché des autos électriques avant l’épuisement du pétrole, j’aimerais bien rester les bras croisés.

Sauf que ma formation en environnement m’en empêche. J’ai participé à une discussion sur les ressources pétrolières à l’été 2009 (lors du Congrès Anticipation 2009 à Montréal), avec des gens convaincus qu’il reste deux siècles de pétrole…  Alors je prend deux heures de mon temps, non payé, pour rectifier quelques détails.

Terre1) « Climat et environnement sont indépendants »

Environnement et climat sont – hélas- très liés. Le rayonnement renvoyé par un champ n’est pas le même que celui rendu par une forêt.

Un petit exemple proche de nous. Rien qu’en marchant dans Toronto, par une journée de canicule, on passe à travers une série de micro-climats qui ont un impact direct sur les plantes et les arbres qui essaient d’y survivre. Quand on passe des beaux quartiers ombragés de grands arbres aux édifices à condos, puis au béton du centre-ville, la température au sol augmente sensiblement. Et qui demeure dans les beaux quartiers avec des arbres?

Terre 2) « Pas besoin de rien faire, la technologie résout tout… »

Captage de carbone? Fort bien! J’approuve! Ça fait au moins 40 ans que les pétrolières savent qu’elles polluent! Voir ce clip de l’émission Atome et Galaxie (1970, pollution par le mercure) Si ces entreprises, avec les cerveaux et les Instituts qu’elles paient, s’en étaient préoccupées, ça fait longtemps que les émissions “polluantes” (on ne parlait pas encore de gaz à effet de serre) auraient été réduites, et que les techniques de piégeage du carbone auraient été mises au point.

Et voila que les mêmes entreprises qui refuseraient tout impôt « vert », toutes taxe sur le carbone, celles qui accusent les « groupes écolos » de profiter de subventions, tendent leur sébile aux gouvernements…

L’imagination ne se trouve pas qu’en territoire industriel. Je propose moi aussi des solutions technologiques pour limiter les dégâts, comme une « couverture polaire » pour augmenter l’albédo* des pôles et préserver le courant du Gulf Stream.

Les plus fortunés s’achètent une image « verte », évoquant des progrès technologiques. Et quand ces technologies ne suffiront plus, quand les milieux de vie seront irrémédiablement déréglés, gageons que ces fortunés se construiront une arche comme dans le film 2012…

Terre 3) « Les changements climatiques n’ont rien à voir avec l’action de l’homme  »

Vous rappelez-vous de la balançoire à bascule qui a bercé (littéralement) notre enfance? Il s’agit d’une planche posée sur un socle, avec des poignées aux bouts. Quand vous êtes assis au bout de la planche, vous exercez un plus grand moment de forces, votre poids a une grande importance. Et si vous êtes plus lourd que votre compagnon de jeu, vous vous placez plus vers le centre.

La  Terre est une grosse balançoire.

Elle oscille doucement, entre le chaud, le froid, le sec, l’humide… La planète subit ses propres changements, à la fois subtils et impressionnants.

Quand l’espèce humaine qui y a évolué à partir de quelques cellules,  sautillait près du centre de gravité de la balançoire, elle ne causait qu’une pression minime sur le milieu naturel et sa diversité biologique.

Depuis un siècle et demi, notre espèce exerce une plus grande pression par la pollution, la destruction des habitats naturels et surpopulation. Nous sommes assis plus près des « bouts » de la balançoire: nos actions accentuent les oscillations de la planète.

Et qui va en payer le prix ultime?

Les plus pauvres, les moins informés, les moins éduqués, le paient déjà, parqués dans des bidonvilles ou des camp de réfugiés.  Incapable d’agir sur leur milieu.

Réchauffement climatique ou pas, la richesse matérielle continue de se concentrer entre quelques mains. Les plus fortunés vont conserver leur train de vie, peu importe l’état de la planète. Ils accaparent déjà les meilleurs milieux, et en interdisent l’accès aux moins privilégiés…

*

Un exemple concret de l’accaparement des beaux milieux. À Dorval, un entrepreneur prospère s’est fait construire un superbe chateau de pierre blanche sur le bord de l’eau… avec des lions en marbre qui gardent l’entrée, des grilles en fer forgé, bref, un très bel édifice de 3-4 millions de $.

Par la suite, le ou les mêmes proprios ont fait adopter deux règlements pour contrer les curieux  qui allaient admirer le lac – et son superbe château, déjà protégé par une haute haie de cèdres – par la rue (une fin de rue ouverte sur l’eau, il n’en reste plus beaucoup).  Interdiction de stationner d’abord, puis, interdiction de circuler en voiture si vous n’êtes pas un résident. Les promeneurs peuvent encore y aller à pied, mais pour combien de temps?

*

Ne nous inquiétons pas pour la Terre. La planète va survivre… avec ou sans notre société. Comme un canot qui tangue un peu fort, la balançoire surchargée aux extrémités éjectera les humains par-dessus bord, avec une bonne partie de la biodiversité. Pour repartir à zéro. C’est arrivé avant.

Si on souhaite une planète habitable pour tous, on ne peut plus se contenter de se laver les mains du problème, en évacuant l’eau sale après… Pas de planète, pas d’économie!

Terre 4) Restons-nous les bras croisés?

On ne peut plus nier que d’importantes perturbations affectent la surface de la planète. Pour ne donner que quelques exemples:

  • Les terres humides disparaissent à un rythme effréné pour y implanter des banlieues (à Laval, Québec, il ne reste que 8% des terre humides d’origine) .
  • Noel 2004 a apporté un vilain cadeau aux populations de  l’Indonésie, des côtes du Sri Lanka et du sud de l’Inde, frappé par un Tsunami, les conséquences empirées par l’éradication des mangroves, ces plantes pleines de racines aériennes qui brisent les vagues, mais empêchent l’accès aux belles plages.
  • Le désert gagne du terrain au Sahara.
  • Dans le grand Nord du Canada, (sans parler des trous béants des sables bitumineux, qui requièrent une grande quantité d’eau), le pergélisol fond. Ça ne nous concerne pas, dans les ville du sud. Mais pour le milieu nordique, c’est une mauvaise nouvelle. Pour les autochtones qui avaient construits leurs villages sur pilotis enfoncés dans le pergélisol, c’est une mauvaise nouvelle.
  • En Afrique, des entreprises minières ont déplacé des populations qui vivaient de l’agriculture pour y puiser les minerais, et les relocalisent dans un autre milieu. Les populations déplacées y subissent la pollution des déchets miniers, et les enfants, tentés par le profit facile, fouillent ces déchets a la recherche de diamants…
  • On assassine encore des paysans qui s’opposent à la destruction de la forêt amazonienne.
  • Les conséquences sur la biodiversité et sur la qualité de l’eau, de l’air et des sols sont préoccupantes.  Cependant, ceux qui possèdent les moyens d’y remédier ne le feront que si forcés par les gouvernements ou par leurs clients.
  • Des camps de réfugiés,  climatiques ou politiques, il en pousse partout…