Archives de Tag: Polytechnique

Le joyeux et le triste

Souvent, les choses m’arrivent depuis les deux extrêmes du spectre, joyeux et triste. Un peu comme une nuit étoilée, où on devine le froid, mais aussi la promesse d’un temps meilleur.

Cette photo n’est pas de moi, mais de Martin Mariani sur Pexels.com

Le triste

Ma délicieuse mère est malade, de ces maladies dont on ne rebondit pas à 96 ans. Et aujourd’hui marque le jour anniversaire d’un triste événement qui me rappelle à quel point les progrès sont fragiles pour les femmes. On croit être arrivée à l’égalité, enfin, et… bon. Lire mes articles sur le 6 décembre à Polytechnique ici, et ici.

Aujourd’hui, je voulais commémorer en participant à une rencontre publique, où une cimenterie va demander un « droit de polluer » dans mon quartier… si, si! Au moins, ils font pas ca dans notre dos, même si les chances des citoyen-nes de contrer un changement de la réglementation sur les émissions sont faibles. Comme je suis enrhumée, il se peut que je participe à distance. Pour en savoir plus. Le site de la compagnie qui disent qu’ils se préoccupent d’environnement depuis 60 ans…

C’est Rachel Carson qui serait contente! (Silent Spring, publié en 1962…)


Le joyeux

Mais ce jour révèle de plus joyeuses nouvelles, artistiques et littéraires. Cette belle critique de A. C. Wise dans le dernier Locus (une revue de SF que je soutiens, d’ailleurs) parle de Tears Down the Wall, publié dans le numéro d‘Asimov’s “Slightly Spooky” de Septembre/Octobre 2023.

The story takes several satisfying twists and turns, and the world building is nicely done, providing a lush backdrop against which the mystery gradually unfolds.
— Locus

Et j’ai aussi vécu deux beaux salons du livre, un à Rimouski et l’autre à Montréal, qui me font découvrir des nouvelles personnes.

Et les Rendez-vous de la BD de Gatineau, à l’organisation si généreuse, viennent de se terminer. J’ai eu la joie de dessiner devant public avec la talentueuse slammeuse LouNat, qui dénonce habilement les médias sociaux.

Encore là, comme artiste, rencontrer mes collègues et en découvrir de nouveaux qui trippent sur les mêmes choses que moi, ça fait chaud au coeur.

Que votre journée soit belle et vos actes généreux!

30 ans de 6 décembre servis froid

Suivre leurs traces sur le chemin de neige

Je me souviens de ma journée du 6 décembre à Poly…

Je profite de l’occasion pour saluer toutes les bonnes personnes, ami-e-s et profs de l’École polytechnique de Montréal qui m’ont accompagnée dans les années qui ont suivi. Eux et elles m’ont redonné, par leur gentillesse, confiance en l’humanité.

Ma grande amie Pascale et moi avions passé la journée à l’école le 6 décembre 1989; elle était repartie en après-midi. J’avais réussi mon test de Physique 1, et remis un devoir de dessin technique, donc j’ai quitté très tard, vers 17h15, vidée, crevée. J’étais aussi motivée par l’idée de voir ma grand-maman Laframboise qui restait en bas de Poly à l’époque.

J’ai donc appris la triste nouvelle en arrivant à mon petit appartement, quand Pascale m’a appelée. Un tireur s’est pointé à l’École polytechnique pour y descendre des femmes qu’il qualifiait de « féministes » responsables de tous ses malheurs.

C’était ma première session a Poly, qui au failli être ma dernière. Je ne connaissais pas les 14 jeunes femmes tuées, ni l’imbécile qui s’est donné la permission de se venger, et dont le nom allait être proclamé partout avec terreur ou une admiration larvée. Je me souviens qu’il faisant un temps de chien, pluie et neige mélangée, quand j’ai poussé la porte.

J’ai été incapable de dessiner pour le Polyscope pendant des mois.

Ces tirs se produisaient déjà avec une atroce régularité aux Usa. Mais une tuerie à l’arme semi-automatique n’était pas encore arrivée au Canada. Et encore moins un acte de violence ciblant des femmes aux études, qui était clairement un acte misogyne, une répression.

Ces accusations, dès qu’elles ont été murmurées par des groupes de femmes, ont vite été noyées sous le mot d’ordre des médias : un « fou », un « acte isolé », une anomalie, un blip sur le radar, quoi, retour à la normale bientôt.

Après un grand élan de sympathie envers les femmes, 24 h plus tard, les médias ont transféré leur énergie sur le contrôle des armes.

Le mot terrorisme n’avait pas effleuré une âme, douze ans avant les attentats du 11 septembre 2001… 

Aujourd’hui elles auraient inventé un tas de choses utiles pour l’humanité et auraient vécu auprès de leurs enfants, et petits-enfants…

Les Ponce-Pilate aux barricades

Un acte isolé?

Pas quand d’autres meurtres de femmes ont suivi dans l’année suivante. Pas quand les femmes amérindiennes disparaissaient dans l’indifférence générales. Pas quand d’autres groupes sociaux ont été ciblés à leur tour par la haine vociférante.

Pas quand j’ai vu, en deux jours, la réprobation et le blâme se revirer contre les victimes, ou plutôt contre les femmes visées par l’imbécile (vous noterez qu’à aucun moment je ne prononce le mot « homme » dans un contexte négatif. Pour moi, homme, c’est rien que du bon.)  

Quelques jours après les marches aux chandelles, a commencé un concert de voix de mâles frustrés qui, jusque à ce jour, ignoraient tout de la situation des femmes victimes de violences, mais qui soudain se sentaient pointés du doigt.

Les Ponce-Pilate (« les problèmes de femmes? Je m’en lave les mains! ») se sont levés et ont régné pendant des années sur les médias au Québec.

Une tourterelle triste posée sur une branche, derrière la maison
Une tourterelle triste, solitaire sur une branche gelée. C’est comme ça que je me suis sentie pendant des années.

En criant à la censure, bien sûr! Et en « mexpliquant » ce qui selon eux était ou n’était pas un « vrai » problème de femmes.

Ils règnent toujours d’ailleurs, mais leur trône qui repose sur des préjugés partagés se fissure peu à peu. Devant toute cette foule de pôvres gars qui faisaient tellement pitié à tous les micros, je peux vous garantir que très peu de femmes osaient se dire ouvertement féministes dans les années 1990.

Ma pire souffrance a été d’entendre tous ces commentateurs et quelques commentatrices blâmer les groupes féministes de « récupérer » le massacre, et ce, pendant des années. Ça sonne étrangement comme le « she was asking for it » des abuseurs.

« Récupérer », je l’entendais sur tous les médias dès qu’une femme élevait la voix contre le silence médiatique. Un peu comme si on avait prié le petit Jésus pour qu’une telle tuerie se produise! La seule chose que j’ai « récupéré », sont des cheveux blancs. (J’utilise des teintures depuis 1990.)

« On peut-tu passer à autre chose? » disait un confrère étudiant. Ben oui mon gars, moi aussi, je serais passée à autre chose, si la situation des femmes s’était radicalement améliorée.

L’humanité évolue par avancées… et par reculs. Les avancées demandent toujours plus d’efforts, de sacrifices que les glissades en arrière. J’ai écrit un poème, qu’on retrouve ici. Il a été publié dans Le Devoir, à l’époque.

Deux ras-le-bol conjugués

À la manif!

Le ressac aura duré plus de 25 ans. Puis est arrivée l’affaire Gomeshi au Canada, un cas d’agression bizarre qui a déclenché un premier ras-le-bol général chez les femmes, surtout après son acquittement. (Pour la petite histoire, ce triste individu avait envoyé, à moi et plusieurs femmes du milieu artistique, un message passif-agressif, peu avant de faire face à la justice.)

Un autre ras-le bol se dessine, celui des familles des gens massacrés, endeuillés et blessés par des tireurs honnêtes-citoyens-mais-frustrés. La Nouvelle Zélande n’a pas niaisé avec la puck en interdisant les armes d’assaut après une tuerie. Même le NRA commence à sentir la poudre qui monte au nez, et il est de plus en plus question de traiter la prolifération des armes comme un problème de santé publique.

Pour revenir à la moitié de l’humanité, il faut attendre une autre affaire de producteur qui prend ses aises pour que le mot clic #MoiAussi fasse sortir de l’ombre des tas de comportements qu’on trouvait normaux, et qui, Ô joie, ne le sont plus. Toucher ou embrasser sans consentement n’est pas plus acceptable que se décrotter le nez en public (et jeter le résidu dans l’assiette voisine).

Donc avec #MeToo le travail se poursuit, en dépit de l’opposition féroce menée par des vieux acteurs et une certaine actrice qui était tellement habituée à se faire tripoter qu’elle trouvait la exagérée la révolte des jeunes femmes. Oppression intégrée au plus profond de son être, ou réflexe de se ranger du côté du plus fort pour survivre?

Briser les barreaux des cages mentales

Depuis ma jeunesse, ma grrrrande révolte féministe a été dirigée contre des petits détails, comme les chaussures de femmes, ces talons hauts inconfortables, alors que du côté des chaussures d’hommes, tout était élégance, confort, distinction.

J’ai passé ma jeunesse en Adidas. Et en vêtements confortables.

Avant d’étudier à Polytechnique, j’avais goûté au milieu de travail, aux propos sexistes, et à toutes les attentes ridicules sur mon habillement, mes chaussures, mon absence maquillage, etc. Je gardais la certitude que l’égalité entre les sexes était un fait accompli, et que seulement quelques mononcles n’avaient pas encore eu le mémo.

J’ai aussi goûté au plafond de cristal, qui dans mon cas, a été une table lumineuse de cristal (illustration que les autrices et dessinatrices de BD comprendront.)

Évidemment, après la tuerie, les autres formes d’oppression contre les femmes dans le monde me sont apparues, un peu comme on aperçoit le fond du lac quand les vagues se calment. Et les préjugés : contre les femmes, les races non-blanches, les « queers » (l’acronyme LBGT n’existait pas encore)…

Et j’ai réfléchi au processus qui mène un individu à s’accorder la permission de se venger.

Voici cinq ans, j’ai fait part de mes réflexions à une journaliste qui m’interviewait pour dans le cadre des 25 ans de la tuerie. Malheureusement, mon entrevue sur les causes profondes n’a pas été conservée pour l’article. On recherchait de l’impact, de l’émotion. Il faut dire que je n’étais pas à mon meilleur, car à un kilomètre de là, mon excellent papa était en train de mourir à l’hôpital.

Puisqu’il faut le redire…

Le combat des femmes ne se fait pas contre des hommes (pères, frères, amis) mais plus tôt contre les constructions sociales qui perpétuent la misère et la division, et contre des habitudes mentales qui nous détruisent (nous étant : tout le monde!) avec des attentes irréalistes, lesquelles empirent nos frustrations quand nos désirs ne se réalisent pas. Et la concentration des médias n’aide pas… Un exemple ici.

Le bocal fermé

Comment notre vision se forme…

Je travaille beaucoup sur la gestion de la frustration, et comment il est facile de laisser le parebrise mental se couvrir de préjugés sur n’importe quel sujet. J’ai déjà échangé avec des anciens amis très, très fâchés, qui sont devenus « addicts » à la colère qui leur procure une jouissance. Or cette colère, cette haine, se dirige vers les taches de boue jetées sur le parebrise mental.

La vie nous égratigne. C’était un fait. Il faut prendre le temps de se guérir, de se reconstruire, au lieu de gratter la plaie qui s’infecte. Au lieu d’attiser le feu de préjugés avec de nouvelles frustrations. Internet est devenu un repaire de petits bocaux fermés qui ne voient plus les outsiders, seulement les taches informes sur la paroi vitrée.

On ne peut plus laisser des imbéciles qui s’engluent dans leur bocal de bouette impacter nos vies. Même s’ils sont au pouvoir, à la présidence d’un puissant pays ou dans les fils de commentaires haineux!

Un bon lavage de préjugés à l’eau fraîche s’impose!

Un féministe de longue date

Mon papa tout fier de sa fille ingénieure avec son anneau!

J’en profite pour vous parler d’UN féministe, qui a beaucoup fait pour moi.

Voici 5 ans, je perdais mon excellent papa Jacques E. Laframboise, qui m’a toujours encouragée à faire des études. Et qui n’avait aucun problème d’Ego quand Maman, diététiste, rapportait un meilleur salaire que lui, ingénieur. Lui nous a toujours soutenues, mes soeurs et moi, dans nos projets bien différents, sans jugement.

C’est Papa qui m’a communiqué l’amour de la science fiction, des sciences, et de la nature. C’est avec lui que j’ai observé des oiseaux au jumelles. Une marche inoubliable en forêt a été intégrée à mon dernier roman, L’Écologie d’Odi, publié chez Ada (que je lançais au salon du livre de Montréal). Ce roman lui est d’ailleurs dédicacé.

Et après…

30 ans après, on dirait que le travail est à refaire à chaque génération. Mais il y a du progrès, du moment qu’on prend le temps de se parler et d’écouter. Et de nommer les choses comme le syndrome post-traumatique qui peut durer des années. (Je surveille constamment les foules, et ne prends jamais pour acquis en partant du point A que j’arrive au point B. )

Et d’admirer enfin la sortie de 7 heures de deux femmes astronautes pour effectuer une réparation sur la station internationale.

Sortie de Polytechnique avec mon diplôme en pleine récession, je suis entre-temps devenue ingénieure des mots, bâtisseuse de ponts entre les gens. Je propage et encourage la biodiversité sociale pour faire face aux défis qui nous guettent.

Noël approche. Je vous souhaite de partager votre lumière pour construire une société où il fait bon vivre.

Un chemin de neige, en hiver...
Un chemin à poursuivre… que vos pas soient légers!

6 décembre

PlaqueCommPoly6dec

Parce que j’y étudiais un beau métier, et que tous mes enfants de papier et mon fils au cœur d’or auraient pu ne jamais exister si je n’étais sortie vers 17h15 pour prendre le thé chez ma grand-maman.

Le chaleureux petit appartement sur la rue Darlington où ma grand-mère Laframboise et moi aimions lire ensemble dansait dans mon esprit épuisé. C’est arrivée au bas du grand escalier de bois que je me suis rappelée…

*

…que ma chère grand-maman complice Edmée Laframboise née Saintonge était décédée six mois plus tôt, le 6 avril 1989! Et mon grand-papa Paul Laframboise l’a rejointe en octobre 1989. Il n’y avait donc personne sur la rue Darlington, ce 6 décembre 1989!

*

C’est an arrivant dans mon petit appartement que mon amie Pascale (elle-même présente toute la journée mais repartie plus tôt) m’a téléphoné et appris la fusillade à Polytechnique. Et les détails sortis au compte-goutte indiquaient à quel point que la haine des femmes avait pris le relais de la raison pour le tireur.

*

On blâme un groupe ou une personne pour ses déceptions. Puis on gratte son égratignure; la blessure s’infecte, la douleur est alimentée, renforcée par les préjugés. On se dit que l’autre qui ne satisfait pas nos attentes mériterait que… Puis, on fait le pas fatal de se donner la permission de se venger.

*

La haine a été reprise pour blâmer les victimes, comme d’habitude! La violence envers les femmes? Je m’en lave les mains! 

C’était il y a 29 ans. Aujourd’hui, le réflexe de l’invisibilité des femmes pose problème.

J’ai parlé de poison mental, de la prison des préjugés qui conduit à la violence. Sortie de Polytechnique avec mon diplôme en plein récession, je suis entre-temps devenue ingénieure des mots, bâtisseuse de ponts entre les gens.

Je propage et encourage la biodiversité sociale pour faire face aux défis qui nous guettent.

Noël approche. Je vous souhaite de partager votre lumière pour construire une société où il fait bon vivre. Chaque petit geste compte : je compte sur vous pour doucement construire des ponts et tricoter une humanité plus serrée!

IMG_20171024_134238

Pour les âmes en peine qui arrivent sur cette page

Les accidents arrivent toujours aux gens pressés! Michèle Laframboise glissant sur un trottoir mouillé

La vie nous égratigne (ma chute l’an dernier où je me suis cassé un os! )

 

PrejugesCasqueSali800

On se pitche de la boue sur le pare-brise mental: le collage d’étiquettes de préjugés fait taire la pensée!

Une hygiène mentale s’impose!

Procéder à un bon lavage de préjugés fait du bien!

Débarrassez-vous du poison mental des attentes irréalistes!

Gaffes à la tentation de poser des étiquettes sans prendre la peine d’échanger et de connaître les personnes!

La tentation de s’enfermer dans les bulles des réseaux sociaux avec des gens aux préjugés tellement semblables qu’on risque l’asphyxie mentale!

Comme hygiène mentale, mon père Jacques Laframboise, lisait un bon livre. C’est aussi ma méthode jusque tard dans la nuit. Le lendemain du massacre, j’ai ouvert un livre de math avancées et j’ai fait les exercices de dérivées: de pures mathématiques qui ont apaisé ma peine.

Colère et frustrations!

73ExtraitDeception
Les déceptions, personnelles et professionnelles, ça nous arrive à tous!

Quand la vie nous égratigne, on se sent en maudit.  La colère est une grande tentation de ressasser nos injustices, mais elle se nourrit de nos pensées qu’on aime ressasser. Ce petit texte glané sur le site méditer pour être heureux indique comment reconnaître les pensées qui nous grugent le moral : quelles pensées suivre ou pas?

GrognePasIdees

Quand je vis une colère ou une frustration: je sors courir

MIcheleCourtCapuchon

ou bien je me livre à une activité plaisante comme celle-ci-dessous!

72ventesgarageextrait

Ou une activité d’intérieur agréable, comme faire de la BD dans mon cas.

93ExtraitTableDessin2

Haro sur les poisons du mental!

Voici une courte feuille pigée sur le site psychologytools.com, qui déclame les mauvaises habitudes mentales (et je les ai toutes!!)

ModePenseecontreproductifs

Pensées inspirantes

Voilà, et maintenant une belle page de gratitude!

La savante folle cueille au passage une pomme d'un petit pommier tordu.

Savoir apprécier les êtres et les choses autour de nous. Ce petit pommier rabougri a beaucoup donné!

Et un choix de musiques instrumentales inspirantes que j’ai rédigé après un autre acte de vile violence à Toronto: musiques et lectures pour les âmes attristées

2017BandeMyosotic1200 Copy

Des myosotis qui nous sourient entre deux pierres

Une grange solitaire dans les Laurentides

Paix et sérénité hivernale – partagez votre lumière!

Poème

“14”

14 petites chambres

Ce soir sont restées vides

Quatorze livres sont demeurés ouverts

Leurs pages encore blanches arrachées par le vent d’hiver
_

Quatorze filles

Jeunes, vaillantes, capables

Sont tombées au nom d’une guerre

Qu’aucune femme ne souhaitait


Quatorze êtres humaines,

Fauchées quelques minutes

Après que j’aie poussé la porte glacée

Sinon ma chambre elle aussi serait restée vide

_
Quatorze rêves

Ne se réaliseront pas ici

Lettres d’amour inachevées

Permettez-moi, amies inconnues, d’y répondre.

Écrit le 7 décembre 1989 au matin