Quelques photos pour faire rêver. Des oiseaux, des couchers de soleil, des promenades en kayak au petit matin… Tout pour nous faire désirer un monde plus convivial, plus harmonieux.
La savante folle en kayak sur la rivière!
Au petit matin, un miroir presque parfait… un symétrie étourdissante.
J’y ai vu des animaux comme ces tortues peintes qui se réchauffent sur une vieille branche. Se promener en kayak avec des jumelles pour observer les oiseaux, et un téléphone pour prendre les photos est risqué!
Reflet presque miroir d’une aigrette blanche à l’affût, au petit matin.
Du blanc au noir, un cormoran qui se sèche au soleil. Le cormoran plonge beaucoup et souvent, nageant une bonne distance sous l’eau, pour réapparaître plus loin.
La dure réalité des plantes envahissantes qui causent l’eutrophisation des lacs (et des rivières), font mourir les plantes indigènes par manque de lumière. Les engrais phosphorés participent aussi au phénomène. Les joyeux vacanciers en bateau doivent d’ailleurs bien nettoyer (et sécher!) leur embarcation avant et après utilisation pour contrer la propagation de la moule zébrée.
Et que serait une destination touristique sans sa plage de sable doux, animée par des épaves de bois sec aux allures fantastiques?
Un promeneur solitaire! En fait, il y avait deux espèces de goéland, ceux à bec cerclé, les plus courants, et le goéland argenté, plus gros.
Je recommande chaudement le Kit Wat Marina au bord de la rivière Sauble Falls (cette photo vient du site de l’hébergement)! On avait la chambre en bas en face du pot de fleurs. Et on peut utiliser les canots, kayaks et paddle boards (avec veste de sécurité) toute la journée! Le bon mari a beaucoup aimé cet endroit, près de l’eau, et lui aussi a pris plein de photos!
Coucher de soleil capturé depuis mon kayak sur la rivière, avec un petit clin d’œil du soleil qui se retire pour la nuit. Et la savante folle va en faire autant….
C’est un défi de partir en vacance en respectant la planète, mais on a fait de notre mieux. Pas d’expédition au bout du monde avec trajet en avion, co-voiturage, et un transport en commun au retour.
C’est aussi un défi de trouver des établissements qui ont renoncé au plastique, mais cette fois oui, on en a trouvé. Nous nous sommes installés à Providence Bay, pour deux semaines dans un… motel magnifique!
Magnifiques vitraux.
Un motel vraiment spécial et chaleureux
Dans nos têtes, quand on pense « motel », on pense un lieu bruyant, un building âgé, des chambre beiges et mornes, un peu comme comme cette description pigée dans un roman de la série Jack Reacherde Lee Child (Never Go Back) qui m’avait frappée lors de la lecture.
« …the night clerk gave him a room, which had all the features Reacher expected, because he had seen such rooms a thousand times before. There was a raucous through-the-wall heater which would be too noisy to sleep with, which would save the owner money on electricity. There were low-watt bulbs in all the fixtures, likewise. (..) No doubt the shower would be weak and strangled, and the towels thin, and the soap small, and the shampoo cheap… »
Eh bien, rien à voir avec le Huron Sands. On a plutôt découvert un petit coin de paradis.
Huron Sands est très au-delà d’un « motel » anonyme aux chambres sans grâce et mornes. Ses dix chambres sont élégantes, avec un plafond incliné en bois avec traverses, un plancher en bois flottant, des murs bleu-vert et des vitraux sur le triangle de vitre au-dessus des portes (photo). Les propriétaires avaient racheté un motel bâti vers 1958 et tout rénové.
Les vitraux des chambres 2 et 3 sont vraiment magnifiques. Notre chambre, la 1, n’en avait pas mais un appliqué-collé tamisait la lumière au-dessus des rideaux en un doux bleu.
Certaines chambres avaient des cuisinettes; pas la nôtre, mais elle comptait un four micro-ondes, une cafetière, un petit frigidaire et une bouilloire pour le thé, ce qui nous a permis de nous faire un peu de repas. Un gros plus: ils acceptent les animaux de compagnie !
Souvent en motel, les décorations sont inexistantes. Même en hotel chic, les cadres sont des reproductions cheap. Pas ici. Les cadres et oeuvres d’art faits par des artistes locaux sont même disponibles pour la vente! Au restaurant, on pouvait acheter des pots de délicieuse gelée de « hawberry » faite maison. Les dames qui géraient et le motel et le petit restaurant (dont mon mari a essayé TOUS les plats lors de notre passage), et le fils de l’une d’elles, ont été au-delà de nos attentes.
Oui, un bel endroit !
Je recommande chaudement le restaurant car il y a des aussi mets végétariens et végans. Tania cuisine de merveilleux bourrekas et des crêpes russes « blinis » qui font notre bonheur le matin. Il y a aussi de la soupe aux lentilles et du « borscht » qui valent le détour, et des plats plus copieux et des déjeuners. Ouvert de 9 h à 9h avec une pause entre 2 et 4 heures. Leon et Colleen sont super gentils, en deux semaines on a appris à apprécier leur constant labeur! Colleen nous a apporté un vieux drap pour ranger nos bicyclettes en sécurité (Photo)
La gentille maîtresse des postes, Éleanor, avait son petit bureau collé entre le restaurant et notre chambre no 1, donc on a pu acheter des timbres et envoyer des lettres et paquets, ce dont je ne me suis pas privée.
La borne de recharge au mur du bureau de poste pour recharger une batterie de voiture électrique! C’est lent, ça prend 5 heures, mais c’est utile. PLUS (continué): l’eau du robinet goûte très bon! Salle de bain très propre.
Une petite place tricotée serrée
À Providence Bay, il n’y a pas de dépanneur, alors le petit café Muchmor et le restaurant du motel comblent ce manque. Le Mutchmor est très impressionnant avec une superbe murale qui fait la joie des réseau sociaux. L’établissement offre de tout, y compris des chambres, des cours, de l’artisanat local. Et le café intégré offre des patisseries, des collations, sandwiches et café bien sûr!
Des jeunes de Sudbury, à 1 heure et demie, y travaillent l’été.
Un voisin tient même un mini BBQ tous les jours, ce qui dépanne quand les deux restaurants (autres que le Huron Sands, ouvert 7 jours) sont fermés le lundi.
Dans une île au nord, la nourriture est forcément un peu plus chère qu’au sud à cause des réseaux de distribution. Les prix y sont en conséquence: 8 piasses pour un bon hotdog, 10-12 pour un burger bien garni. Gilles a apprécié le restaurant de poisson.
Et la plage…
Coucher de soleil sur la plage de Providence Bay, sur un lac Huron calme.
Distance de marche de la plage: 250 mètres, deux rues. Si vous prenez la rue McNevin, il y a une mini-bibliothèque d’échange de livres devant la petite église. J’y ai laissé un des miens…
Un pavillon d’interprétation, un mini-magasin et des terrasses avec des tables joignent la promenade, un bonheur pour les promeneurs et ornithologues amateurs. Il y a des toilettes publiques et une plaque pour se rincer les pieds ensablés, une très bonne idée. Les toilettes ont un espace pour se changer aussi. Il y a aussi, joie, des appareils d’exercice accessibles et des structures de jeu pour les enfants.
Un long tapis permet de passer du parking à la plage sans se fatiguer à marcher dans le sable pour ceux-celles qui sont chargés de chaises, serviettes, parasols, tente de plage, etc. Plus loin on peut louer des canots-kayak.
La plage et la baie offrent du sable fin, avec un peu de grains de magnétite (le guide dit qu’on peut s’amuser avec une aimant pour en ramasser).
Tôt le matin, les eaux plus calmes m’accueillent pour une trempette tranquille. Je signale la clarté exceptionnelle de l’eau du lac Huron, d’une belle couleur vert émeraude. Je n’ai pas vu de poissons car la baie près de la plage est peu profonde, et du sable fin.
Manitoulin, c’est aussi un rêve de géologue.
Le milieu des alvars, spécial. C’est un milieu semi aride sur une couche de roche calcaire (surtout de la dolomie) sur le bord du lac Huron. Le sol y est pauvre, et les plantes habituées aux changements de niveau d’eau. L’eau du robinet a d’ailleurs un très bon goût. On en a rapporté dans nos bouteilles pour faire durer nos vacances!
Mes vacances parfaites sur un hamac avec des livres et du temps! Notez la cabane à oiseaux (vide) dans le sapin. Mes jumelles 15×70 sont à l’affût des volatiles passagers. Beaucoup de livres: j’ai peu écrit (mon 18e roman attend encore sa conclusion), mais fait un festin de lectures! Le nord de l’Ontario nous a gâtés: nuit étoilées, étoiles filantes, aurore boréale hier soir…
J’ai réalisé un premier croquis du hamac au crayon de plomb, puis pour être certaine, j’ai pris une photo du sapin en question (mais pas avec le même angle, aaah!) J’ai beaucoup de mal à dessiner des arbres, aussi ce seul dessin a pris le même temps que produire une page de BD complète!
Pour voir une belle étude graphique des végétaux en forêt, je vous recommande chaudement la lecture de Rivière d’ombre, une BD de mon talentueux confrère Yvon Roy (à venir bientôt). Fougères, sapins, bouleaux y sont caressés par une plume délicate, en pur noir et blanc. Les personnages et l’histoire valent aussi le déplacement, bien sûr, mais c’est à la patience dans les petits détails que se révèle l’artiste.
Les livres que j’ai lus (et que je laisse dans le chalet loué, c’est un système d’échange informel):
Carl Hiaasen – Paradise Screwed – Une série d’articles satiriques que cet auteur a commis dans le Herald Times de Miami entre 1985 et 2000. Hilarant mais un peu triste quand la côté naturelle de la Floride disparaît peu à peu sous le pic des développeurs qui ont les politiciens dans leur poche. Lire la suite →