
(cc) Public domain
La 9e marche de ton escalier de bois est croche.
J’y ai trébuché.
Pas toi, car avec tes longues jambes, tu grimpes les marches deux à la fois.
Jamais tu ne piles sur les marches impaires.
Songeant à tous ceux qui se sont déjà pété la fiole, je suggère de réparer la 9e marche. Tu réagis.
« T’exagères! Tu voudrais que je mette ma maison à terre pis que je la reconstruise! »
« Ta maison? Ben non! Juste remplacer cette marche défectueuse. »
Tu montes et remontes l’escalier sans incident, une marche sur deux. Tu ne vois plus les marches impaires.
« Mon escalier est OK. Y’en a pas de problème! »
« Mais je suis tombée deux fois. »
« C’est TOI qui ne fais pas assez attention. Si tu tombes dans l’escalier tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même! »
Comme c’est ton escalier, mon seul recours est d’avertir discrètement les ami-es de faire attention à la neuvième marche.
*
J’aimerais mieux qu’on répare la marche.
Je suis tannée de chuchoter des avertissements discrets.
(Je suis aussi tannée que, quand je déclare: « Je veux améliorer mes conditions de vie » certains entendent: « Je veux empirer les tiennes! »)
À tous et toutes, libérez vous des poisons de l’esprit que sont les préjugés et des cages mentales!







